Nous avons continué d'observer une sous-évaluation du risque catalan. En partie parce que les marchés ont tendance à s'attendre à l'issue la moins intrusive et, en partie, parce que le marché estime que ce n'est qu'une question intérieure. Ce qui signifie que, en cas de partition de l'Espagne, l'UE traitera avec les deux parties en tant que des entités distinctes. Il s'agit là de fausses nouvelles et de graves erreurs de calcul. La commission européenne a publié un communiqué indiquant que, si jamais la Catalogne quitte l'Espagne à l'issue d'un référendum légal ; elle serait immédiatement expulsée de l'UE. Dans une grave erreur, l'insensibilité du gouvernement de l'UE, qui a décidé de prendre le côté de Madrid malgré la brutalité commise lors du référendum dimanche, est susceptible d'affaiblir la loyauté de la Catalogne envers l'UE. À notre avis, l'argument le plus puissant en faveur d'un maintien de la Catalogne en Espagne, une Europe unifiée, a maintenant été sapé. Si on enlève cet argument logique, on ouvre la voie à l'extrémisme.
Le gouvernement régional de Catalogne a annoncé des manifestations générales pour aujourd'hui, ce qui risque de durcir les positions des deux parties plutôt que de soulager les tensions. Renforcés par le manque de considération pour le processus démocratique, les membres radicaux du gouvernement de Catalogne ont appelé à des déclarations unilatérales d'indépendance immédiate. Les perspectives pour l'Espagne sont beaucoup plus incertaines. Nous nous attendons à un appel à l'indépendance cette semaine, ce qui déclenchera peut-être l'article 155 aux termes duquel le gouvernement de Madrid pourrait assurer les tâches fiscales et de politique régional. Nous restons baissiers sur l'euro au regard de l'évolution des événements en Espagne et nous attendons à ce que les choses s'aggravent avant de s'améliorer. La rupture de la tendance haussière de 5 mois à 1,1836 indique un prolongement baissier au plus bas d'août à 1,1660.