Les visiteurs du "Consumer Electric Show" de Las Vegas ont découvert un hall entier d'exposition occupé par les grandes marques automobiles. Les performances technologiques prennent désormais le pas sur les modèles des constructeurs. Avec quelles conséquences pour les équipementiers ? Oblis fait le point sur les défis à relever par le secteur.
Les constructeurs rivalisent désormais pour présenter fonctionnalités et logiciels innovants faisant de la voiture autonome et connectée une réalité de plus en plus tangible.
Démarrage à l'empreinte digitale, réalité augmentée, connexion automatique avec les feux de signalisation, systèmes de divertissement, tout concourt à faire de la voiture un "objet roulant connecté", rempli de technologie.
Nous sommes bel et bien entrés dans une nouvelle dimension.
C'est une véritable révolution technologique qui touche les constructeurs bien sûr, mais aussi les équipementiers automobiles. Ceux-ci doivent en effet faire face aux défis de l'innovation technologique mais aussi tout simplement au risque de disparaître.
Petit rappel : l'année 2018 s'est révélée particulièrement difficile pour les constructeurs automobiles. L'application des nouvelles normes d'homologation "WLTP" (visant à définir le niveau d'émissions et la consommation en carburant des voitures neuves) a provoqué la pire performance boursière du secteur depuis 2010 clôturant l'année avec une perte de valeur de près de 30%.
Pire encore furent les performances boursières des équipementiers : Valéo détient la palme avec un double avertissement sur ses bénéfices et une perte de valeur de près de 60%. Suivent Faurecia (PA:EPED), avec près de 50% de performance négative et Plastic Omnium (PA:PLOF) avec une perte de plus de 40%.
Signe que dans cette révolution technologique, le secteur fait face à un bouleversement majeur.
Comme l'indique RobecoSAM, gestionnaire de fonds spécialisé dans l'investissement durable au magazine "Usine Nouvelle" en décembre dernier, le véhicule du futur ressemble davantage à un ordinateur portable sur roues.
Une évolution qui remet en question toute la chaîne de valeur entre constructeurs et équipementiers. Ces derniers doivent désormais compter avec les fabricants de semi-conducteurs et de logiciels qui prennent leur part du gâteau qui risquent bien de complètement les court-circuiter.
Pour survivre, ils n'ont pas d'autres choix que de se réinventer. Valéo l'a bien compris en mettant en place un partenariat avec le géant Siemens (SIX:SIEGn). Il développe, entre autres, des systèmes de vigilance et de prévention des accidents.
En octobre dernier, Faurecia a quant à lui racheté le japonais Clarion, pour étoffer ses services embarqués. Sur base des données personnelles du conducteur, Faurecia propose une personnalisation de l'intérieur du véhicule.
Innover pour survivre devient désormais le leitmotiv. Mais face aux géants du net, la bataille sera rude. L'association entre Google (NASDAQ:GOOGL) et Renault-Nissan-Mitsubishi annoncée en septembre dernier fera des victimes.
Note d'optimisme et opportunité obligataire
A l'image de celles des constructeurs, les performances boursières des équipementiers se redressent en ce début d'année, surtout celles de Plastic Omnium et de Faurecia. Le cours de l'obligation 2023 de Faurecia reproduit ci dessous le montre bien.
Avec un coupon de 3.625% et un légèrement au-dessus du pair, son rendement avoisine 3,4%, soit une prime de risque d'environ 3% en comparaison d'un taux interbancaire de la même durée.
Elle peut être acquise peut être acquise avec peu d'intérêts courus.
Son rating S&P BB+ fait partie de la catégorie spéculative, se situant juste sous le niveau des obligations de bonne qualité.
Avec du risque supplémentaire
Pour les investisseurs qui désirent prendre plus de risque, l'obligation émise par l'émetteur Kongsberg Act. Systems avec un coupon de 5% et une échéance 2025 offre un rendement de 6,73%. Avec peu d'intérêts courus et un cours largement sous le pair, cette alternative plus rémunératrice est aussi plus risquée avec un rating S&P est B-. Il s'agit de la dernière catégorie des obligations spéculatives. A ne pas mettre entre toutes les mains.