Retour sur les résultats d’Eramet (PA:ERMT), groupe minier et métallurgique mondial, actif dans l’extraction et la valorisation de métaux (manganèse, nickel, sables minéralisés) et dans l’élaboration et la transformation d’alliages à forte valeur ajoutée (aciers rapides, aciers à hautes performances, superalliages, alliages d’aluminium ou de titane).
Eramet, qui est articulé autour de la division Mines et Métaux (Manganèse, Nickel, Lithium, Sables Minéralisés…) et de la division Alliages Haute Performance, a clôturé l’exercice 2018 par une chute de 74% du bénéfice net à 53 millions d’euros (203 millions en 2017). L’explication? Une charge exceptionnelle liée à l’usine de Sandouville et Aubert & Duval et une provision unique de 65 millions d’euros pour le traitement des problèmes de qualité découverts au niveau de la division "Alliages Haute Performance".
La situation est meilleure sur le plan opérationnel grâce à la hausse des prix des métaux et des marchés porteurs pour les sables minéralisés, lit-on dans le communiqué de l’entreprise.
Le chiffre d’affaires a progressé de 5% sur l’année 2018 à 3,82 milliards et la division "Mines et Métaux" (manganèse, nickel, sables minéralisés…) affiche de nouveaux records opérationnels. Mais les difficultés de production de l’activité Nickel (en Nouvelle-Calédonie notamment) et un environnement de marché défavorable dans les principaux secteurs de la division Alliages Haute Performance ternissent le tableau, précise Eramet. L’un dans l’autre, le groupe minier a vu son résultat opérationnel courant reculer de 4% à 581 millions d’euros.
En hausse, l’endettement net a progressé de 376 millions d’euros à 717 millions, reflétant l’acquisition de Tizir, une usine de production de sables minéralisés du Sénégal.
2019, annnée des projets stratégiques majeurs
En termes de prévisions, Eramet prévoit un Ebitda proche de celui de 2018, grâce à la croissance intrinsèque et des gains de productivité attendus en 2019, lesquels devraient compenser la dégradation actuelle des conditions de marché.
"2019 sera aussi l’année de l’accélération de notre transformation et de la prise de décision pour nos deux grands projets stratégiques: accroissement de 50% des volumes de minerai de manganèse au Gabon, et production de lithium en Argentine. Ces projets sont majeurs dans la stratégie d’Eramet afin de rendre notre modèle pérenne, plus robuste, rentable et porteur de croissance", a indiqué Christel Bories, la pdg du groupe. Elle a souligné que la mise en œuvre d’un plan de sauvetage pour la filiale calédonienne (Société Le Nickel, SLN) devenait pressante.
Sur le marché obligataire, les créanciers ont plutôt bien réagi aux annonces de l’entreprise. L’obligation Eramet à échéance février 2024 et d’un coupon de 4,196% a d'abord modestement progressé sur le marché secondaire, à 90,76% du nominal. Recherchée depuis, elle cote environ 93% ce jour. De quoi tabler sur un rendement proche de 6%, un rendement rémunérateur reflètant la prime de risque importante exigée par les investisseurs. Ce rendement est toutefois en diminution, puisqu'il atteignait près de 8,50% en décembre dernier comme on peut le voir sur le graphique ci-dessus. Une obligation spéculative, autant le savoir.