Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Le VIX est un indicateur de volatilité, appelé souvent « l’indice de la peur ». Théoriquement, il baisse quand les marchés sont optimistes, donc que les actions montent. Inversement, quand les investisseurs perçoivent du risque, les actions baissent et le VIX augmente. Dans le détail, le VIX est calculé en faisant la moyenne des volatilités sur les options d’achat (call) et les options de vente (put) sur l’indice Standard & Poor’s 500 (S&P500). La logique voulant que les opérateurs se couvrent avec des options quand ils pensent qu’une correction guette sur les actions. Et inversement, ils vendent la volatilité quand ils sont en mode risk on et qu’ils anticipent une hausse éternelle.
VIX et S&P500 (comme indice le plus large du marché actions) présentent donc une très forte corrélation inverse. Or, depuis le début de l’année, cette corrélation inverse… s’est inversée ! VIX et S&P500 sont, depuis le début de l’année, tous les deux en hausse en même temps !
▶ S&P500 et VIX en hausse : ce que cela signifie
L’indice US a bondi de plus de 200 points (près de 8%) avec une pentification très marquée dans un canal de court terme (visible en noir + flèche verte sur mon premier graphique ci-dessous).
De son côté, le VIX frôle les 14 points, au plus haut depuis novembre dernier. Cela représente un bond de plus de 55% depuis son plus-bas de 2018, à 8,97 points (plus-bas quasiment historique également)…
Traduction de ce que cela signifie ? On achète du risque, mais maintenant on prend aussi une assurance. Les opérateurs commencent à estimer que Wall Street est très cher (voire surévalué). Mais personne ne veut manquer la hausse ! Alors on se couvre. Ce qui en dit à mon avis long sur le degré de conviction des intervenants…
A présent, il y a deux possibilités pour les prochaines semaines :
soit le VIX corrige et efface l’intégralité de sa hausse depuis le début de l’année. Auquel cas, cela constituera autant de carburant à une poursuite de l’envolée de Wall Street ;
soit « le VIX avait raison ». Il poursuit sa hausse, ne retombe pas sur ses plus-bas… ce qui sera un signe d’un fort risque de correction des marchés actions.
▶ Mais à ce stade, qui croire ?
Avant de vous donner mon avis, faisons quelques constats, relayés par le site Zero Hedge :
98% des actions mondiales évoluent au-dessus de leurs moyennes mobiles à 50 et 200 jours. Si cela ne vous parle pas, quand on a 80% des titres au-dessus de ces deux MM, c’est déjà un signe de surchauffe des marchés ;
une participation des intervenants quasi inégalée ces deux dernières semaines.
Les indicateurs de risque sont au plus haut. Exemple avec BofA ML ci-dessous :
Questionné sur la pertinence et la fiabilité de l’indicateur, voilà la réponse de BofA ML : « depuis 2002, 11 signaux de vente de la sorte ont été donnés assortis d’un taux de réussite de 11/11 ». Dans les trois mois qui ont suivi ce signal, la baisse a atteint en moyenne 12%. D’où la conclusion de la banque d’affaires américaine : le S&P500 devrait revenir sur les 2 700 points en février/mars.