L’emprunt d’une résiduelle de 5 ans du transporteur aérien Air France-KLM (PA:AIRF) s’est envolé ces dernières heures sur le marché secondaire. L’obligation qui se négociait non loin des 71% du nominal sur le marché secondaire, cote désormais au-delà des 82%.
Libellée par coupures de 100.000 euros, cette souche obligataire qui ne bénéficie d’aucun rating chez Standard & Poor’s offre en corollaire un rendement de 6,89%.
Ruée sur les valeurs dépendantes d’un vaccin
A l’origine de cette "remontada" (remontée en espagnol) : l’annonce d’un succès à 90% du vaccin expérimental développé conjointement par Pfizer (NYSE:PFE) et BioNTech et testé sur 40.000 personnes en prévention du Covid-19. Un succès salué par le docteur Anthony Fauci, directeur des instituts américains de santé pour qui "un vaccin avec une efficacité à 90% était inespéré". Le succès est d’autant plus remarquable que la plupart des vaccins déjà sur le marché pour contrer d’autres maladies ont une efficacité moins importante.
Bref, l’information publiée lundi (le 9 novembre) avant l’ouverture la Bourse de New York a provoqué une ruée sur les valeurs dépendantes de l’émergence d’un vaccin. Les titres liés au transport, aux loisirs ou encore à l’aéronautique, pour ne citer qu’eux, ont été particulièrement ciblés par les investisseurs.
Game Changer ?
La perspective de voir émerger un vaccin a créé une rupture sur les marchés financiers. En effet, l’émergence d’un vaccin est un catalyseur indispensable pour permettre un rebond de l’économie et neutraliser la récession qui menace, indique-t-on dans les salles de marché.
S’il faut rester évidemment prudent par rapport à l’annonce du tandem Pfizer-BioNTech, puisqu’il ne s’agit pas d’un résultat final, la perspective d’un vaccin a requinqué le moral des investisseurs. Tout bénéfice pour les titres Air France-KLM.
Malgré ce retour en force, le rendement servi par l’obligation Air France-KLM reste encore à un niveau élevé, signe que les créanciers obligataires restent prudents à l’égard du secteur et d’un groupe franco-néerlandais en situation délicate. Les derniers résultats trimestriels en témoignent.
L’alliance Air France-KLM qui s'est vu accorder au total 10,4 milliards d'euros sous forme de prêts directs et garantis par les États français et néerlandais a perdu 1,6 milliard d'euros au troisième trimestre avec un trafic réprésentant 40% de celui d'il y a un an, selon le communiqué des résultats trimestriels. Le groupe s'attend à une fin d'année morose.