8,23% de rendement annuel, c’est ce que propose désormais l’obligation de la Grèce à échéance 2017. L'incertitude politique, matérialisée par l’annonce d’élections présidentielles anticipées, a fait ressurgir les craintes des prêteurs internationnaux.
C’est le Premier ministre Antonis Samaras qui a mis le feu aux poudres en annonçant lundi soir la tenue avec deux mois d'avance sur le calendrier des élections présidentielles. La stabilité politique, assurée par la coalition entre conservateurs et socialistes, pourrait voler en éclat si l’équipe au pouvoir échouait à faire élire son candidat favori, Stavros Dimas.
Il faut savoir qu'en Grèce, ce sont les députés qui votent pour le candidat proposé par le(s) parti(s)s au pouvoir. Pour être élu, le candidat doit réunir lors des deux premiers tours deux tiers des 300 députés qui composent l’assemblée. Si un troisième tour s'avère nécessaire, la majorité est réduite à 180 députés.
Mais cette majorité est loin d'être assurée pour le gouvernement actuel qui n'a récolté que 155 voix lors du vote sur le budget dimanche dernier. Un échec entraînerait la dissolution de l’assemblée, la tenue d’élections législatives anticipées et en bout de course, la très probable victoire du parti de gauche radical Syriza.
Le parti d’opposition, en tête des intentions de vote depuis de nombreux mois, s’oppose de manière virulente aux réformes imposées par la troïka et les créanciers internationaux de la Grèce. Il promet notamment d’obtenir une réduction de la dette et de mettre un terme aux politiques d'austérité.
Un scénario d’autant plus redouté par les marchés qu’Athènes n'a toujours pas trouvé de terrain d’entente avec ses créanciers quant au versement de son ultime tranche d'aide (soit 1,8 milliard d'euros). Pour rappel, depuis près de quatre ans, la Grèce est sous tutelle européenne et bénéficie d’une aide financière internationale, conditionnée à des réformes structurelles drastiques et à une cure d’austérité sans précédent. Le plan d’aide du FMI est censé s’achever en 2016.