Le risque que fait peser le scrutin présidentiel américain reste important pour les investisseurs. La hausse du CAC 40 hier ne doit pas induire en erreur. En effet, l’aversion au risque reste fortement présente, comme en témoignent la progression du dollar américain sur le marché des changes et la hausse du VIX qui a gagné près de 9 points de base entre le 24 octobre et hier. En cas de victoire de Donal Trump, le vrai problème, c’est que le Républicain va certainement faire tout son possible pour mettre en œuvre son programme économique teinté de protectionnisme, à l’inverse de la candidate démocrate qui sera plus prompte à faire des compromis. En effet, les propos tenus par Donald Trump, notamment sur le libre-échange, sont des convictions profondes, qu’il a déjà énoncées dans les années 80. Il est donc peu probable qu’elles changent radicalement une fois installé dans le bureau ovale. Bien que le marché ait intégré ces dernières semaines l’hypothèse d’une victoire du Républicain, on peut tout à fait s’attendre à une baisse marquée des bourses mondiales et du dollar US si ce scénario se confirme, sous l’effet de la panique. A titre de comparaison, le dollar américain avait chuté de près de 7% dans les trois mois suivant le déclenchement de la crise financière mondiale, avant de rebondir par la suite (du fait du recyclage des surplus en USD des pays émergents sur le marché américain). On peut tout à fait envisager qu’une évolution semblable se produise si Donald Trump gagnait le scrutin.
Les derniers faits marquants :
Sur le plan des actions, Ryanair (LON:RYA) a connu une hausse de plus de 5% hier dans les échanges suite à l’annonce d’une progression de 8% des profits au T2 et à la mise en place d’un nouveau programme de rachats d’actions.
Dans le cadre du Brexit, BNP Paribas (PA:BNPP) aurait décidé de transférer des activités taux et actions de Londres à Paris, selon La Lettre de l’Expansion. Toutefois, rien n’indique pour l’instant un mouvement de rapatriement massif d’activités dans le domaine financier de la capitale britannique à la capitale française.
Point extrêmement important, ayant une influence de long terme beaucoup plus conséquente sur les marchés que la présidentielle américaine : les réserves de change de la Chine ont considérablement chuté en octobre, de l’ordre de 45,7 milliards USD, soit la baisse la plus marquée en l’espace de neuf mois. Cette nette chute s’explique, en partie, par les interventions sur le marché des changes répétées de la Chine. Le pays est engagé dans un processus de dévaluation de sa monnaie qui devrait s’accélérer, au moins jusqu’en février prochain. Pékin profite du vide politique à Washington, lié à au scrutin présidentiel, pour intervenir de manière plus énergétique sur le yuan.
A suivre aujourd'hui :
Malgré l’élection aux Etats-Unis, les indicateurs économiques vont être nombreux aujourd’hui avec, en particulier, l’indice NFIB d’optimisme des petites entreprises, le rapport JOLTS et enfin le discours d’Evans, président de la Fed de Chicago, à 13h45.
Pour préparer la séance de mercredi, n’oubliez pas de prendre connaissance de notre Guide pour la soirée électorale.