1) Les investisseurs intègrent progressivement dans leur stratégie la difficulté des banques centrales à réaliser une analyse fiable de la situation économique, d’où l’absence d’action de la part de la FED et de la BoJ cette semaine ; 2) La hausse de l’or continue confirme le dysfonctionnement actuel de l’économie. Les investisseurs ne cherchent pas à réaliser des gains mais à se prémunir contre un renversement des marchés. Le mouvement haussier s’est toutefois atténué sur l’once puisque la progression mensuelle n’est plus que de 0,90%. C’est grâce au fait que la Chine a disparu des radars mais le cas chinois reviendra au centre des préoccupations d’ici la fin du mois de juin ; 3) Beaucoup d’irrationnel sur le marché pétrolier. Le WTI affiche une progression de 4,90% sur les cinq dernières séances en dépit de l’échec (prévisible) de Doha et d’un excès d’offre qui est persistant et durable. Le marché semble à court terme déconnecté des fondamentaux mais on sait pertinemment qu’un tel mouvement ne pourra pas durer. Pour l’instant, le WTI ne s’est pas échappé de son range compris entre 45 et 47 dollars. Un franchissement de ce dernier niveau serait interprété par les investisseurs comme un signal d’achat.
Les derniers faits marquants :
C’est la statistique que nous attendions pour confirmer notre conviction émise hier. Le PIB américain est ressorti en-dessous du consensus au T1, à 0,5% contre des attentes à 0,6%. Il s’agit d’une contre-performance par rapport au trimestre précédent (1,4%) et surtout la plus faible croissance trimestrielle depuis deux ans. Deux remarques. Premièrement, cela confirme que l’économie américaine est certainement entrée en phase de ralentissement. Deuxièmement, cela valide a posteriori le statu quo de politique monétaire décidé par la FED hier. Nous sommes confortés dans l’idée que la réunion de juin de la banque centrale ne sera pas propice à l’enclenchement d’une nouvelle étape de normalisation de la politique monétaire.
Sur le front européen, les données restent mitigées. L’indice du sentiment économique en avril est en hausse partout dans la zone euro, sauf en France, en Espagne et en Finlande. On notera la forte progression de l’indice en Italie (+4,4 points).
Certains vont crier au retour de la déflation du fait de la publication de chiffres négatifs dans plusieurs pays européens. Attention, la BCE avait averti qu’il fallait s’attendre sur le court terme à un ralentissement substantiel de l’inflation. En avril, l’IPCH est ressorti en baisse de 1,2% sur un an et en Saxe, l’inflation a atteint seulement 0,1%.
A suivre aujourd'hui :
Fin de semaine américaine. Plusieurs chiffres macroéconomiques vont être publiés cet après-midi. Le rapport du mois de mars sur les dépenses et le revenu personnel sera surveillé de près. Le consensus table sur une hausse des revenus de 0,3% en mars et de dépenses de 0,2%. Si ces chiffres sont validés, il s’agirait d’une amélioration par rapport aux données de février. Toutefois, on rappellera que le revenu réel des ménages américains reste en chute. C’est un point qui nous incite à la plus grande prudence concernant la dynamique économique interne de l’économie américaine. A cela, il faudra ajouter l’indice PMI manufacturier de Chicago pour avril (consensus à 53,0 contre 53,6 précédemment) et l’indice de confiance de l’Université du Michigan pour avril (consensus à 90,0 contre une estimation initiale à 89,7).
Enfin, on affinera le spectre de l’inflation en zone euro avec plusieurs publications ce matin, concernant la France, l’Italie et l’Union dans son ensemble. Pas d’amélioration attendue.