Coté à la bourse de Francfort, l’armateur allemand Hapag-Lloyd vient de faire son retour sur le marché primaire européen, levant 450 millions d’euros qu’il s’engage à rembourser dans sept ans.
Cette émission senior non-sécurisée, notée « Caa1 » dans le bas de la catégorie spéculative chez Moody’s, a connu un engouement certain auprès des investisseurs, puisque l’armateur, qui tablait à l’entame des opérations sur un placement de 300 millions d’euros, a augmenté de 150 millions la taille de son emprunt.
L'obligation a été pricée au pair et propose un coupon fixe de 5,125%, que la compagnie de Hambourg s’engage à verser en rythme semestriel avec un premier versement prévu au mois de janvier prochain.
Nécessitant une mise de fonds de 100.000 euros, elle se traite dans les premiers échanges aux alentours de son prix d'émission. Comme c’est généralement le cas avec les obligations de la catégorie high yield, l’émetteur s’est réservé le droit de rembourser son emprunt par anticipation. La date du premier call est ainsi fixée en 2020 à un prix de 102,563% du nominal.
Le produit de l’émission sera alloué au refinancement de la dette de l’armateur, et plus particulièrement le remboursement anticipé de ses obligations arrivant à maturité en 2018 et 2019, servant des coupons respectifs de 7,75 et 7,50%.
Surcapacité du secteur
Hapag-Lloyd est l’un des principaux armateurs au niveau mondial, derrière les géants que sont Maersk, MSC, CMA CGM et Cosco. La société hambourgeoise a clôturé son dernier exercice annuel dans le rouge sur une perte de 93,1 millions d'euros, contre un bénéfice de 113,9 millions un an plus tôt.
Comme la plupart des transporteurs maritimes, Hapag-Lloyd est fragilisé par la surcapacité du secteur. Sous l'effet du déséquilibre entre l'offre et la demande, le taux de fret moyen annuel a d’ailleurs encore diminué de plus de 15% l’an dernier.
Pour survivre, les armateurs n’ont d’autres choix que de fusionner leurs activités. C’est dans cet esprit qu'Hapag-Lloyd s'est rapproché du groupe émirati United Arab Shipping Company.
Désormais finalisée, cette fusion a donné naissance à une entité comptant quelque 222 porte-conteneurs et une capacité cumulée de 1,53 million d'EVP (équivalent vingt-pieds), permettant au groupe de réaliser des économies substantielles.
Il y a quelques semaines, l’armateur hambourgeois a reconnu dans ce sens qu’il envisageait de supprimer jusqu'à 12% des 11.000 emplois sédentaires du nouvel ensemble, soit 1.300 postes.
Le transporteur maritime allemand a précisé que les coûts salariaux seront moins importants que les économies sur les liaisons et les approvisionnements, précisant que les frais généraux seraient réduits en fusionnant certains bureaux.
Les résultats financiers d’Hapag-Lloyd sont disponibles à la rubrique « investisseurs » de son site internet.