De nombreuses obligations libellées en livres turques sont arrivées à échéance ces derniers jours. Oblis passe en revue une possibilité de réinvestissement parmi d'autres.
Nous avons isolé dans ce cadre, l’obligation émise par la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement, qui offre un coupon fixe de 8,25% et arrivera à maturité en 2022.
L’avantage de cette obligation est qu’elle vient de payer son coupon annuel fixe de 8,25%. En d’autres termes, l’investisseur ne devra payer que très peu d’intérêts courus pour se positionner sur cette émission. Une émission qui, compte tenu du statut supranational de son émetteur, bénéficie de la meilleure note de la part des agences de notation (AAA).
Libellée par coupure de 1.000 livres turques, cette obligation présente un autre avantage, celui de se traiter sous le pair autour des 87,82% du nominal, ce qui la rend « fiscalement intéressante » pour l’épargnant. Sur base de ce cours, le rendement annuel jusqu’à l’échéance est porté à plus de 12%.
Enfin, l’investisseur pourrait profiter de la faiblesse actuelle de la devise pour diversifier son épargne dans cette monnaie. La livre turque se traite en effet non loin de ses plus bas historiques que ce soit face à l’euro ou au dollar. Une livre ne vaut ainsi que 20 centimes d’euro, contre 40 centimes il y a cinq ans.
Croissance et inflation élevées
L'activité économique est pourtant belle et bien soutenue dans l’ex-Empire ottoman. Pour preuve, les 11 points de croissance enregistrés au troisième trimestre de l’année dernière, après une hausse de 5,4 points durant le trimestre précédent.
Pour l’ensemble de l’année, la croissance du PIB aurait avoisiné les 7%, soit davantage qu’en Chine.
Certes, il faut rappeler que ces solides statistiques, tirées notamment par un secteur de la construction bénéficiant de dépenses publiques élevées et de crédits bon marché, surviennent après le ralentissement de 2016, lié à la tentative de coup d’état durant l'été et des nombreux attentats meurtriers à travers le pays.
En outre, une inflation galopante (près de 13% en novembre) sévit dans le pays et rogne le pouvoir d'achat des ménages.
Pour freiner cette envolée des prix et tenter d'enrayer la dégringolade de la devise nationale, la Banque centrale du pays a bien relevé à plusieurs reprises ses principaux taux directeur, portant dernièrement à 12,75% le taux des prêts des liquidités tardives (Late liquidity). Une mesure qui n’a visiblement pas été de nature à rassurer les marchés.