Conseillé par le cabinet juridique Davis Polk, la société canadienne Valeant Pharmaceuticals a procédé au refinancement de sa dette au mois de mars.
Dans un premier temps, le laboratoire canadien a émis pour 3,25 milliards de dollars de nouvelles obligations, remboursables dans cinq et sept ans et offrant des coupons fixes de 6,50 et 7%.
Notées dans la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s, qui leur accorde un rating « BB- », elles sont libellées par coupures de 2.000 dollars et ont un statut de dette senior sécurisée de premier rang.
Sur le marché secondaire, ces deux nouvelles obligations se traitent au-dessus du pair, avec des cours oscillant entre 102 et 103% du nominal.
Les obligations non-sécurisées du groupe offrent quant à elles des rendements nettement plus élevés. A titre d'exemple, l'emprunt libellé en euro, remboursable en 2023 et noté « B- » chez Standard & Poor’s offre plus de 11% de rendement.
En parallèle, la société basée à Laval au Québec a obtenu de ses banques un financement de trois milliards de dollars remboursables en 2022.
Rachat anticipé
Ces levées de fonds ont notamment permis à Valeant Pharmaceuticals de rembourser des facilités de crédits échéant en 2018, 2019 et 2020.
Elles lui ont également permis de financer une offre de rachat anticipée sur son emprunt obligataire 6,75% d’une maturité égale au 15 août 2018. Au total, Valeant a remboursé pour 1,1 milliard de dollars, ramenant la taille de l’émission à un peu plus de 500 millions.
‘Conjuguée à notre processus de vente d'actifs en cours, cette opération de refinancement maintenant bouclée nous permet de nous concentrer à améliorer notre performance opérationnelle’, a commenté Joseph Papa, patron du laboratoire canadien.
‘Nous tenons à remercier les prêteurs, les investisseurs et les autres institutions financières qui nous ont soutenu dans la réalisation de cette importante initiative’, a-t-il précisé.
A propos de Valeant Pharmaceuticals
Valeant Pharmaceuticals développe, fabrique et commercialise une vaste gamme de produits et de dispositifs médicaux. Elle est active dans les domaines de la dermatologie, de la santé des yeux, de la neurologie et des médicaments génériques.
Depuis maintenant plus de deux ans, la multinationale vit des temps pour le moins difficiles, faisant l’objet de soupçons de manipulation comptable, d’enquêtes sur ses pratiques commerciales et ses politiques de prix, ou encore, les poursuites contre ses anciens dirigeants.
Arrivé à la tête du groupe l’an passé, Joseph Papa a engagé Valeant dans un plan de redressement et tente de stabiliser et de renforcer les activités « coeur de métier » du groupe, menant le laboratoire à céder plusieurs de ses marques, notamment de cosmétiques.
Pour autant, les résultats ne se font pas encore sentir. L’année 2016 a été synonyme d’une lourde perte de 2,4 milliards de dollars pour Valeant et d’une baisse de son chiffre d’affaires. Les marchés ont en outre été déçus par la prudence affichée par la direction pour l’exercice en cours, laquelle anticipe un nouveau recul des ventes dans une fourchette comprise entre 8,9 et 9,1 milliards.
Petite éclaircie au tableau tout de même, la multinationale a été en mesure de réduire quelque peu son énorme dette, de 420 millions de dollars à 29,8 milliards de dollars, grâce à la cession de plusieurs actifs.
Cotée à la bourse de New York, l’action Valeant a connu pour sa part une chute spectaculaire. La capitalisation boursière de l’entreprise a en effet été divisée par … 25 depuis le mois d’août 2015.