Etats-Unis : décision sur les taux du FOMC (par Yann Quelenn)
Si les marchés financiers ne croient pas à l'annonce d'une hausse des taux aujourd'hui, ils intègrent la probabilité d'un relèvement avant juin.
La récession mondiale, et notamment le ralentissement de la Chine dont les exportations ont diminué de 25% en 2015, met en lumière les difficultés de l'économie intérieure américaine. Nous pensons que l'économie des Etats-Unis est exposée à d'importants risques baissierset nous nous attendons à un affaiblissement de la demande américaine à moyen terme, ce qui vient à l'appui d'une position plus accommodante de la Fed en 2016.
Toujours moroses, les ventes de détail sont ressorties à -0.1% en février et celles de janvier ont été révisées en forte baisse (-0.4% m/m contre 0.2% m/m).
Le premier tour de vis monétaire n'a pas particulièrement perturbé le marché. Il est probable que la Fed continuera à laisser présager un relèvement en 2016 afin d'éviter des turbulences inutiles.
La Fed s'est montrée accommodante lors de sa dernière réunion. Elle a abordé le sujet des taux d'intérêt négatifs et a écarté cette option, mais elle pourrait changer de position en cas d'aggravation de la récession mondiale. Nous nous attendons à un commentaire de sa part sur l'adoption des taux négatifs à travers le monde.
L'inflation est toujours loin de l'objectif de 2% de la banque centrale. L'indice core de janvier a toutefois enregistré sa plus forte progression en environ quatre ans (+0.3%), bien que la glissade des prix de l'énergie pousse l'inflation à la baisse. Malgré tout, la Fed estime que les prix bas des matières premières sont un phénomène passager, ce qui pourrait être le cas puisque les cours du pétrole connaissent un rebond. Reste à savoir si leur amélioration se poursuivra.
La confiance des consommateurs américains devrait s'améliorer, car le sentiment de patriotisme tend à se renforcer en période d'élections. Cela pourrait donner une nouvelle impulsion à la consommation intérieure et stimuler l'inflation, ce qui apporterait un certain soutien à une hausse des taux mais ne suffirait pas, selon nous, à déclencher un relèvement cette année.
Le marché de l'emploi ne cesse de s'améliorer. Le taux de chômage reste bas, autour des 4.9%, malgré la faiblesse persistante du secteur manufacturier. La situation était à peu près semblable en décembre et n'a pas empêché la Fed d'enclencher le resserrement. En d'autres termes, nous estimons que le marché du travail n'est pas le moteur principal d'une hausse des taux si, bien sûr, il continue à faire preuve d'autant de résilience.
Nouvelle-Zélande : le NZD exposé à un risque baissier (par Arnaud Masset)
Il y a une semaine, la RBNZ a surpris en abaissant son principal taux directeur à 2.25%. Depuis, le dollar néo-zélandais n'a pas progressé, malgré le rebond qui a suivi sa forte dépréciation dans la foulée de l'annonce. Le NZD/USD est actuellement scotché autour des 0.66, les traders attendant le verdict du FOMC et la publication du PIB néo-zélandais du quatrième trimestre. L'économie est anticipée en expansion de 0.7% t/t sur le trimestre clos en décembre, contre 0.9% t/t au T3. Le taux de croissance pourrait même être inférieur au 0.7% attendu, la Nouvelle-Zélande faisant face au ralentissement de la demande mondiale, notamment en provenance de la Chine. Par ailleurs, les perspectives ne n'annoncent pas brillantes. Le groupe coopératif Fonterra a réduit ses prévisions de prix du lait à un plus bas de 9 ans, à $3.90 par kgMS, ce qui contraindra sans doute les agriculteurs à réduire le volume de production au cours de l'année à venir. Un affaiblissement du kiwi est donc plus que nécessaire pour assurer le redressement à long terme des secteurs d'exportations clés du pays. Nous pensons donc que le gouverneur Graeme Wheeler veillera à ce que le NZD reste compétitif.
AUD/USD - Bearish Retracement.
EURUSD La paire EUR/USD continue d'évoluer autour de 1,1100. Une résistance horaire se situe à 1,1218 (plus haut du 03/10/2016). Un support horaire peut se situer à 1,1072 (plus bas du 15/03/2016). La paire devrait poursuivre sa consolidation. À plus long terme, la structure technique favorise un biais baissier aussi longtemps que la résistance tiendra bon. La résistance clé située autour de 1,1453 (plus haut du range) et de 1,1640 (plus bas du 11/11/2005) plafonnera probablement toute appréciation des cours. Les détériorations techniques actuelles favorisent une baisse progressive vers le support des 1,0504 (plus bas du 21/03/2003).
GBPUSD La paire GBP/USD suit clairement une ligne de tendance baissière à moyen terme. La paire peut rencontrer une résistance horaire à 1,4437 (plus haut du 11/03/2016), alors qu'un support horaire peut se situer à 1,4033 (plus bas du 03/03/2016). La structure technique suggère une poursuite de la tendance baissière. La structure technique à court terme est négative et favorisera une accentuation de la baisse vers le support clé des 1,3503 (plus bas du 23/01/2009), tant que les cours restent au-dessous de la résistance des 1,5340/64 (plus bas du 04/11/2015, voir aussi la moyenne mobile quotidienne à 200 jours). Cependant, les conditions générales de survente et la récente reprise de l'intérêt acheteur ouvrent la voie à un rebond.
USDJPY La paire USD/JPY reste dans un range entre la forte résistance des 114,91 (plus haut du 16/02/2016) et le support des 110,99 (plus bas du 11/02/2016). Un support horaire se trouve à 112,61 (plus bas du 10/03/2016 & plus bas du 15/03/2016). La structure technique suggère un élan haussier croissant à court terme. Nous privilégions un biais baissier à long terme. La paire vise le support des 105,23 (plus bas du 15/10/2014). Une hausse progressive vers la résistance majeure des 135,15 (plus haut du 01/02/2002) semble actuellement peu probable. La paire peut rencontrer un autre support clé à 105,23 (plus bas du 15/10/2014).
USDCHF La paire USD/CHF n'a pas été très volatile ces derniers jours, mais elle continue d'évoluer à la hausse. Un support horaire se trouve à 0,9796 (plus bas du 11/03/2016). Une résistance horaire se situe à 0,9902 (plus haut intrajouralier). Elle devrait poursuivre sa progression. À long terme, la paire affiche des sommets depuis mi-2015. Un support clé peut se situer à 0,8986 (plus bas du 30/01/2015). La structure technique favorise un biais haussier à long terme.