Les investisseurs avaient tous les yeux braqués sur le Congrès américain hier, scrutant les grandes lignes du discours de Donald Trump, en particulier à propos des baisses d'impôt massives promises par la nouvelle administration. Cependant, personne ou presque n'a vu cette information cruciale qui pourrait changer la donne pour les marchés financiers dans les prochaines semaines: une hausse des taux par la Fed dès le mois de mars est sur la table ! Il y a encore quelques jours de cela, le consensus du marché tablait majoritairement sur un durcissement de politique monétaire seulement en mai prochain.
C'était sans compter les propos tenus hier par Williams (membre du FOMC) qui a laissé entendre que la banque centrale va examiner très sérieusement l'opportunité d'une hausse des taux dès mars. Dans la foulée, la probabilité de durcissement monétaire d'ici quinze jours a grimpé à 50% contre environ 30% au début du mois de février (en se basant sur les futures). Si ce scénario venait à être confirmé, ce serait un évènement de marché majeur puisqu'il est, pour l'instant, encore mal pricé par les opérateurs, notamment au niveau du dollar américain. En outre, cela confirmerait que la Fed va certainement procéder à trois hausses de taux cette année, voire peut-être même quatre si les conditions économiques le permettent encore.
Les derniers faits marquants :
Confirmation de la performance faible de l’économie française au cours de l’année 2016 avec une hausse du PIB de 1,1% versus 1,2% en 2015. Le consensus de marché table sur une hausse à 1,3% en 2017 mais il n’est pas exclu que cette estimation soit revue à la baisse en fonction de l’impact de la présidentielle mais également du Brexit.
En France, l’incertitude reste à un niveau élevé : l’indice d’incertitude économique pour le pays est à un point haut historique (437) alors qu’il est en baisse pour l’Europe par rapport à son pic de 2016 (actuellement à 310). En outre, le CAC 40 sous-performe les autres indices européens depuis le début de l’année, preuve de l’inquiétude des investisseurs étrangers. Malgré une bonne saison des résultats, l’indice parisien a baissé d’environ 0,3% alors que le FTSE 100, qui pourrait pourtant être pénalisé par l’enclenchement de l’article 50, est en hausse de près de 2%.
Signe que la zone euro ne parvient toujours pas rassurer les investisseurs de sa viabilité : un investisseur sur 4 voit un pays quitter l’Union selon une étude publiée par l’institut allemand Sentix qui a interrogé à ce sujet un millier d’investisseurs publics et privés. Parmi les pays évoqués : la Grèce et ensuite l’Italie, ce qui ne constitue certainement pas une surprise.
A suivre aujourd'hui :
Discours de Kaplan à 19h (membre du FOMC de la Fed).
La publication du Beige Book de la Fed à 20h devrait confirmer, au niveau régional, la bonne tenue de l’économie américaine. Sauf surprise, ce sera un nouvel argument en faveur d’une hausse des taux de la banque centrale américaine prochainement.