Hamon a fait part ce mardi matin de son intention de procéder à une augmentation de capital. Le groupe industriel belge, spécialisé dans les systèmes de refroidissement des centrales, entend lever pour l'occasion jusqu’à 49 millions d’euros.
Cette augmentation de capital sera lancée vers la mi-décembre. Il sera proposé aux actionnaires existants de souscrire aux nouvelles actions à un prix de 3,81 euros, ce qui représente une décote d’environ 8% par rapport à la moyenne des cours de bourse des 30 derniers jours.
En cas de succès de l’opération, la Région Wallonne, actionnaire à hauteur de 9% dans le capital de la société, pourrait voir sa participation grimper jusqu’à 41,8%.
Selon la direction, cette levée d’argent frais permettra non seulement à l’entreprise de renforcer ses fonds propres, mais aussi de procéder à la réduction de son endettement à court terme et d’assurer son refinancement à long terme, en lui accordant une plus grande flexibilité financière.
Hamon annonce au passage qu’un accord vient d’être conclu avec ses banques, concernant l’extension de la maturité de son crédit syndiqué de 380 millions d’euros (lignes revolver et garanties bancaires).
Rendement obligataire particulièrement élevé
L’entreprise basée à Mont-Saint-Guibert dans le Brabant Wallon est présente sur le marché obligataire via un emprunt de 55 millions d’euros émis en 2014, au coupon de 5,50% remboursable en 2020.
Compte tenu de la petite taille d’émission et le peu d'échange sur le secondaire, difficile à dire si l’annonce de cette augmentation de capital est bénéfique au cours de l’obligation. La stabilité semble de mise, avec un prix indicatif de 85% du nominal, correspondant à un rendement annuel bien supérieur à 10%. La coupure est fixée à 100.000 euros.
Ce rendement très élevé reflète une situation de marché difficile pour Hamon. Couronnée entreprise de l’année en 2011, Hamon est pour rappel spécialisé dans les systèmes de refroidissement des centrales, le traitement et la dépollution de l’air ainsi que les cheminées industrielles.
Au premier semestre, le groupe avait aggravé ses pertes à 24,8 millions, contre -4,9 millions un an plus tôt. Les revenus avaient, eux, baissé de 25,6% sur la période à 221 millions d’euros.
Hamon avait justifié ces mauvais chiffres par la faiblesse des prises de commandes enregistrées fin de l’année passée, la suspension provisoire de deux gros projets consécutive à la mise sous protection judiciaire d’Abengoa ainsi que le retard d’avancement de certains contrats.
Dernièrement, le groupe a annoncé des prises de commandes sur les neuf premiers mois en hausse de 18% à 384 millions. La direction qualifie au passage le quatrième trimestre comme prometteur, en particulier pour les systèmes de refroidissement, avec de nombreuses lettres d’intention signées.