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Comité Européen des Centrales de Bilans - Discours d’introduction de Robert OPHÈLE

Par Banque de France28/10/2012 10:39
 

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,

C’est un grand plaisir pour moi de vous souhaiter la bienvenue dans notre nouvel espace de conférence. Je suis ravi d’accueillir à cette réunion autant de participants de haut niveau aux profils variés, issus des univers des institutions statistiques ou des banques centrales – qu’elles soient ou non membres de l’Eurosystème – et qui partagent le même intérêt pour l’analyse micro-économique des entreprises.

Nous sommes en effet très heureux d’organiser cette année la réunion plénière de l’ECCBSO qui va vous permettre de discuter en profondeur des dernières réalisations de vos groupes de travail ainsi que des chantiers envisagés pour l’avenir, dessinant ainsi un véritable plan d’action. Sans aucun doute, nous avons besoin d’explorer plus avant beaucoup de ces sujets dans lesquels votre Comité s’est pleinement impliqué, avec grand succès le plus souvent. C’est donc une très bonne opportunité pour la Banque de France d’organiser cette année cette conférence. Comme vous le savez, notre Banque Centrale est l’un des co-fondateurs du Comité et elle lui a toujours témoigné son attachement en contribuant activement à ses groupes de travail.

Dans le cadre de mes précédentes expériences, particulièrement en tant que directeur général des Opérations, et aujourd’hui encore, en tant que Président de l’Autorité de Contrôle Prudentiel, je mesure tout l’apport de vos contributions en termes opérationnels (évaluation du risque) mais aussi en termes d’analyses (travaux de recherche, d’approfondissement,d’exploitation de la base BACH). Les activités de votre Comité et de ses groupes affiliés sont précieuses et je voudrais saisir l’occasion de cette réunion plénière pour vous encourager à poursuivre dans cette voie. Du point de vue d’une banque centrale nationale, vos contributions sont importantes dans la mesure où elles fournissent des bases sur lesquelles nous pouvons partager nos idées, nos savoir-faire et, mieux encore, nos données au sein de l’Eurosystème comme avec nos partenaires des institutions statistiques. En témoignent les travaux réalisés avec l’EGR (European Group Register administré par EUROSTAT) et désormais le CMFB (Committee for Monetary Financial and Balance of payment statistics).

À l’évidence, les bilans et comptes de résultats, ou plus généralement les données sur les entreprises non financières, sont une remarquable source d’information pour nos institutions dans le cadre de deux de leurs principales missions : évaluer la situation individuelle des entreprises et recourir à des données agrégées pour conduire des analyses et recherches à vocation plus macro-économiques.

Tout d’abord, vos travaux sont importants pour l’analyse micro-économique des entreprises basée sur des méthodes exploitant des ratios financiers. Ils sont utiles à l’évaluation des actifs que nous admettons en garantie, en tant que banque centrale, et à celle des portefeuilles de crédits des banques commerciales, pour ceux d’entre nous qui exerçons une mission de supervision bancaire, comme c’est notre cas à la Banque de France.

Pour une banque centrale nationale membre de l’Eurosystème, l’évaluation individuelle des entreprises revêt une importance particulière si elle est reconnue comme ICAS (In-house Credit Assessment System) dans le cadre de l’ECAF (European Credit Assessment Framework). Les banques centrales nationales qui bénéficient de ce statut (actuellement Allemagne, Autriche, Espagne et France) exploitent les bilans des entreprises pour en tirer une évaluation du risque de défaut dans des conditions précisément définies. Le statut d’ICAS est à cet égard exigeant, mais il est précieux car il nous permet de jouer un rôle essentiel dans la mise en œuvre de la politique monétaire. Dans ce contexte, nous devons pouvoir compter sur une méthodologie pertinente, consensuelle et reposant dans une large mesure sur notre capacité à produire une évaluation saine et robuste de la situation des entreprises non financières. Ce statut constitue donc une aide apportée aux banques centrales nationales pour l’exercice d’une de leurs fonctions essentielles, à savoir le refinancement des banques commerciales, et nous le vérifions chaque jour.

Au sujet de l’évaluation du risque de crédit sur les entreprises, j’ai noté que plusieurs banques centrales nationales étaient sur le point de rejoindre les quatre actuelles ICAS : j’y vois le signe d’une reconnaissance de ce dispositif comme un bon moyen d’aider les banques commerciales à développer leurs prêts et, ainsi, à contribuer à la croissance économique. Toujours en lien avec ce sujet, je tiens à souligner la qualité du travail qui a été récemment mené par le WGRA (Working Group on Risk Assessment) pour comparer les processus d’évaluation du risque de crédit des banques centrales nationales au sein de l’Eurosystème : c’est là un sujet d’actualité et c’est un très bon exemple de ce que votre Comité peut nous apporter à tous.

En second lieu, l’information sur les entreprises est utile à nos travaux macro-économiques, à travers l’agrégation des données comptables en vue de la conduite de nos analyses économiques et des exercices de stress test que nous organisons. Au niveau macro-économique, l’analyse du secteur non financier est essentielle aussi bien pour les pouvoirs publics que pour les banques centrales. Du point de vue d’une banque centrale, ce diagnostic aide à assurer la stabilité financière, à travers la réalisation de différents types d’analyse économique et de stress tests, ces derniers ayant pris une importance cruciale en lien avec la crise.

Les questions traitées par les groupes de travail ont ainsi plusieurs champs d’application immédiats. Que ce soit en explorant les nouvelles normes comptables, en élaborant de nouvelles bases de données, en développant de nouveaux modèles ou en adoptant une définition commune du défaut, les différents groupes de travail contribuent grandement à améliorer nos procédures et plus généralement notre compréhension des évolutions économiques. C’est pourquoi les publications de vos groupes, particulièrement sur le site internet de l’ECCBSO, jouent un rôle majeur dans l’approfondissement de nos connaissances et viennent enrichir les travaux menés par toutes les institutions participantes et au-delà : nous sommes tous convaincus qu’il n’y a que des avantages à accueillir ces travaux l’esprit ouvert.

De ce point de vue, comme vous le savez, la Banque de France accorde une attention particulière à la gestion de la base BACH, depuis qu’elle a été choisie, il y a deux ans, pour assurer cette mission dans l’intérêt commun des membres de l’ECCBSO et au-delà. Nous
œuvrons à son bon fonctionnement, et nous encourageons toutes les initiatives qui visent à exploiter les intéressantes séries statistiques qu’elle comporte. Parmi les nombreuses recherches qui ont été menées à partir de cette base, je voudrais citer l’étude publiée en février dernier par deux économistes de la BCE, Andra Buca et Philip Vermeulen, consacrée à « l’investissement des entreprises et la dépendance à l’égard du crédit bancaire pendant la récente crise financière ». La Banque de France, elle aussi, a publié plusieurs articles dans son Bulletin à partir de données issues de la base BACH.

En ce qui concerne le groupe de travail chargé de la méthodologie IASB et plus généralement des groupes cotés en bourse, la Banque de France est intéressée par la coopération commencée l’an dernier avec Eurostat. Elle facilitera l’appréhension des structures des groupes européens et singulièrement des groupes multinationaux. Mais je comprends que ce groupe de travail s’investit aussi dans beaucoup d’autres sujets, dont l’exploitation d’une base de données dédiée (ERICA) qui procure de très bons résultats. Il y a beaucoup de travail derrière cela et nous espérons que ces contributions à forte valeur ajoutée pourront bénéficier d’une large publicité.

Cette observation vaut aussi pour votre groupe d’études : vous êtes sur le point de diffuser un travail qui vise à mesurer la capacité des entreprises à faire face à un choc financier externe, au vu de l’expérience acquise ces dernières années. Cette publication retiendra assurément l’attention de nombreux observateurs.

Au moment de conclure, je voudrais confirmer que la Banque de France, membre fondateur de l’ECCBSO, est toujours très impliquée dans tout ce qui a trait à l’analyse des entreprises.Votre présence ici aujourd’hui est certainement l’expression de votre propre intérêt pour ce domaine ; elle est de bon augure pour vos futurs travaux et elle est encourageante pour la poursuite de nos efforts conjoints.

Finalement, je voudrais remercier personnellement le Président Manuel Ortega parce que je sais toute l’énergie qu’il consacre à ce Comité. Un grand merci aussi à vous tous pour votre présence, votre soutien et votre participation à cette réunion qui, je n’en doute pas, débouchera sur des débats fructueux. Si vous me le permettez, je voudrais ajouter un remerciement particulier à mes collègues de la direction des Entreprises et de la cellule du protocole, qui ont déployé beaucoup d’efforts pour organiser au mieux cette manifestation : sans leur aide, cette réunion n’aurait pas pu se tenir.

Merci pour votre attention.

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