RYAD (Reuters) - Donald Trump a exhorté dimanche les dirigeants du monde arabe à s'unir pour vaincre "l'extrémisme islamiste", présentant le combat contre le terrorisme non comme un guerre de religion mais comme une bataille entre le Bien et le Mal.
Le président des Etats-Unis a prononcé à Ryad, la capitale de l'Arabie saoudite où il a entamé ce week-end son premier déplacement officiel à l'étranger, un discours sur "une vision pacifique" de l'islam.
Son intervention, devant un parterre d'une cinquantaine de dirigeants du monde arabo-musulman, était très attendu car venant d'un homme qui n'a cessé de proférer des invectives contre les musulmans lors de la campagne présidentielle américaine l'an dernier.
Le pensionnaire de la Maison blanche a prôné l'apaisement mais a invité les musulmans à s'unir contre la menace islamiste en se plaçant résolument en première ligne de la lutte contre le terrorisme dans le monde.
"Il s'agit d'une bataille entre des criminels barbares qui cherchent à éradiquer la vie humaine et des gens biens de toutes les confessions qui cherchent à la protéger", a-t-il déclaré.
Conseillant aux nations du Proche-Orient de compter d'abord sur elles-mêmes, il a estimé qu'elles "ne peuvent attendre que la puissance américaine écrase cet ennemi à leur place".
"C'est aux nations du Proche-Orient de décider quel genre d'avenir elles veulent (...) c'est un choix que l'Amérique ne peut pas faire pour vous", a-t-il poursuivi.
"CHASSEZ-LES"
Un meilleur avenir est possible en chassant les terroristes et les extrémistes, a prédit le président américain. "Chassez-les de vos lieux de culte, chassez-les de vos communautés, chassez-les de vos lieux saints et chassez-les de cette Terre".
"Nous ne sommes pas ici pour donner des leçons, nous ne sommes pas ici pour dire aux gens comment ils doivent vivre, ce qu'ils doivent faire, qui ils doivent être ou comment prier".
Mais, a souligné Donald Trump, "nous ne pouvons vaincre ce mal que si les forces du bien sont unies et fortes".
Cette bataille, a ajouté Donald Trump, est contre un terrorisme devenu mondial. "Mais le chemin vers le paix débute ici, sur cette vieille terre, sur ce territoire saint".
Dans son intervention, juste avant Donald Trump, le roi Salman d'Arabie a lui aussi prôné l'unité "contre les forces du mal et l'extrémisme où qu'ils se trouvent". Et il a nommément visé l'Iran chiite, affirmant que "le régime iranien représente le fer de lance du terrorisme mondial".
CONTRATS D'ARMEMENT
Donald Trump s'était attiré l'inimitié de la communauté musulmane lors de la campagne présidentielle en promettant d'interdire aux musulmans l'entrée aux Etats-Unis.
Dès le début de sa présidence, il a tenté par décret d'interdire temporairement l'entrée sur le sol américain aux ressortissants de sept pays musulmans, dont l'Arabie saoudite ne faisait pas partie. Cette tentative a été bloquée par des recours en justice.
L'Arabie saoudite est la première escale d'une tournée de neuf jours de Donald Trump, son premier déplacement à l'étranger depuis son entrée à la Maison blanche le 20 janvier.
Il le conduira en Israël et en Cisjordanie (22-23 mai), au Vatican (le 24), en Belgique pour un sommet de l'Otan, et une rencontre avec Emmanuel Macron (le 25), puis en Sicile, pour le sommet du G7, les 26 et 27 mai.
Ce déplacement lui fournit un répit dans la crise politique à Washington, où les révélations s'enchaînent depuis le renvoi du directeur du FBI James Comey le 9 mai, alors qu'il enquêtait sur une possible ingérence de la Russie dans la campagne présidentielle.
Durant sa première journée en Arabie saoudite, samedi, le président républicain a montré peu de signes de la pression ressentie à domicile. L'accueil du roi Salman a été chaleureux, bien plus que celui réservé à Barack Obama.
Des contrats d'un montant pouvant atteindre au final 350 milliards de dollars (312 milliards d'euros) ont été signés, dont un contrat d'armement de 110 milliards de dollars.
(Steve Holland et Jeff Mason, Gilles Trequesser pour le service français)