A La Rochelle, pour Soufflet, il y a le ciel, les silos et la mer

Publié le 23/03/2018 15:28
Photo prise le 13 mars 2018 du silo, sur le port de La Rochelle. Il permet un gain en productivité à l'heure où les blés français sont victimes d'une pression terrible sur les prix et pris en étau entre les épis de Russie et d'Argentine (Photo MEHDI FEDOUACH. AFP)
ZC
-

Photo prise le 13 mars 2018 du silo, sur le port de La Rochelle. Il permet un gain en productivité à l'heure où les blés français sont victimes d'une pression terrible sur les prix et pris en étau entre les épis de Russie et d'Argentine (Photo MEHDI FEDOUACH. AFP)

Un silo, puis la mer: dans le port de La Rochelle, le groupe agroalimentaire Soufflet inaugure vendredi un terminal céréalier ultra-moderne pour rapprocher les stocks de grains des bateaux qui vont livrer les céréales françaises à l'étranger, notamment en Afrique.

Principale avancée de ce nouveau terminal, fruit de 30 millions d'euros d'investissements, il est "bord à quai", soit directement sur la mer, explique Jean-François Rabu, directeur de la Socomac La Rochelle, filiale du groupe familial Soufflet.

Ce gain en productivité est le bienvenu à l'heure où les blés français sont victimes d'une pression terrible sur les prix et pris en étau entre les épis de Russie et d'Argentine.

"Le but d'un silo portuaire, c'est d'être proche de la mer", dit-il. Avant, ceux du groupe à la Rochelle étaient situés à un kilomètre des bateaux.

Partant des fosses où sont déchargés les camions de grains, un tapis roulant en caoutchouc de 100 mètres de long, entouré d'un tunnel étanche, est prêt à acheminer les céréales vers le silo d'une capacité de 63.000 tonnes, qui complète ceux construits dans les années 1970 et 1980, pouvant accueillir plus de 120.000 tonnes.

Grâce à un autre tapis roulant, le dernier né est relié directement à un portique permettant de charger des bateaux de plus en plus hauts, de plus en plus grands.

"Avant, on utilisait une noria de camions, qui tournaient de 05H00 à 21H00", raconte M. Rabu, qui se réjouit de pouvoir faire rapidement "des économies de gasoil et de CO2".

"On va pouvoir charger, avec des cadences qui vont plus que doubler par rapport à ce qu'on avait avant, des bateaux de 60.000 tonnes", indique à l'AFP Jean-Michel Soufflet, président du directoire du groupe. Selon lui, ce nouvel équipement va également permettre de doubler le recours au fret ferroviaire, de 12% à 25%.

A quai, l'IVS Kinglet, un navire battant pavillon singapourien, doit acheminer 27.000 tonnes de blé meunier à l'Ile Maurice. "Il a démarré son chargement ce matin à cinq heures, il sera chargé demain en fin de journée", relève M. Rabu.

- Passés au crible -

"Le but, c'est d'améliorer la productivité et de mieux servir nos clients, puisqu'on aura des coûts de mise à bord plus compétitifs et qu'on aura la possibilité de mieux nettoyer nos céréales", poursuit M. Soufflet.

Dans les fosses de réception où les camions à benne déversent les céréales, des aspirateurs ont été installés pour traquer les particules fines de terre ou de farine.

A l'intérieur du silo, composé d'une trentaine de structures tubulaires de béton de 45 mètres de haut, la température est contrôlée en permanence. Mais ce n'est rien comparé aux contrôles effectués plus tôt.

Lorsque les camions arrivent au port, ils passent dans un tunnel, le "pôle de réception". Le chauffeur du camion déroule la bâche qui couvre sa marchandise: des robots articulés prélèvent de leur longue trompe d'acier des échantillons de grains en différents points de la cargaison, immédiatement expédiés dans un laboratoire en surplomb.

Les échantillons de blé tendre, blé dur, maïs, orge fourragère ou de brasserie y sont passés au crible. "Nous allons mesurer les qualités du cahier des charges: poids spécifique, protéines, taux de germination", détaille Jean-François Rabu.

Chaque fois qu'un fût du silo est plein, deux nouveaux échantillons "moyens" sont constitués et deux laboratoires pratiquent de nouveaux tests pour évaluer le potentiel de panification du blé engrangé. Les résultats servent aux commerciaux du groupe de négoce.

"Nous expédions à 80%" vers des pays hors Union Européenne, précise M. Rabu. Principalement en Afrique de l'ouest, pour répondre à la montée en puissance de l'industrie meunière sur le continent.

"L'Angola, qui achetait de la farine l'année dernière, aujourd'hui achète du blé", résume M. Rabu.

Mais la concurrence fait rage de part et d'autre de l'Atlantique: "les Ivoiriens regardent les blés argentins, comme l'Angola achète du blé allemand riche en protéines. Tout le travail du grain en amont est extrêmement important", estime M. Rabu, qui compte sur ce silo pour atteindre "une cadence commerciale optimale".

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2025 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés