Après le sursaut de fin août, les mauvais chiffres de l'emploi aux Etats-Unis ont replongé la Bourse de New York dans le doute, Wall Street s'interrogeant sur la possibilité d'un retour à la récession et s'en remettant à Barack Obama pour la rassurer.
Le discours jeudi du président américain occupera une grande partie de l'attention la semaine prochaine. Mardi marquera par ailleurs la rentrée de la place new-yorkaise, la fête du Travail la veille offrant un répit aux investisseurs après un été qui leur a donné des sueurs froides.
Sur les cinq dernières séances, Wall Street est resté quasi-inchangée: son indice phare, le Dow Jones, a perdu 0,39%, terminant vendredi à 11.240,26 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, a fini la semaine stable (-0,02%) à 2.480,33 points tandis que l'indice élargi Standard & Poor's 500 s'est effrité de 0,24% à 1.173,97 points.
Les marchés new-yorkais avaient enregistré un rebond spectaculaire entre le 19 et le 31 août, le Dow Jones progressant de 7,3% après le plongeon du début du mois.
Mais ils n'ont pas été en mesure de maintenir cette tendance et les gains enregistrés au début de la semaine ont été effacés vendredi sous l'effet des statistiques sur le marché américain du travail.
Après dix mois consécutifs d'embauches, l'économie américaine n'a créé aucun emploi en août, pour la première fois depuis un an, alors que le taux de chômage s'est maintenu au niveau très élevé de 9,1%.
Pour les analystes d'Unicredit, l'absence de création d'emplois "renforce clairement l'idée que les Etats-Unis sont déjà entrés, ou sont sur le point de rentrer, en récession".
"La situation est vraiment mauvaise et c'est ce que les marchés ont reflété. L'espoir, c'est que cela va pousser les hommes politiques, la Réserve fédérale (Fed) et Washington à agir", estime Hugh Johnson, qui dirige le gestionnaire d'actifs Hugh Johnson Advisors.
Dans la ligne de mire de Wall Street: le discours que doit tenir jeudi soir devant le Congrès le président américain Barack Obama. Malmené par les sondages et l'opposition républicaine, il effectue sa rentrée politique en présentant des projets de relance de l'emploi.
Et dans ce climat économique morose, "tout ce qui pourrait aider à relancer l'économie aidera les marchés financiers", souligne Marc Pado, analyste chez Cantor Fitzgerald.
Mais à 14 mois de l'élection présidentielle et quatre semaines après l'abaissement par Standard and Poor's de la note de solvabilité des Etats-Unis, M. Obama fait face à une opposition décidée à lui tenir tête, ce qui laisse présager un nouveau bras de fer au Congrès.
"Il faut que le Congrès se range derrière la loi pour l'emploi que le président va proposer" afin que l'économie soit stimulée, a jugé M. Johnson, mettant en garde contre le risque d'assister à des pertes boursières "aux cours des trois prochaines semaines".
En plus du discours de Barack Obama, les courtiers seront attentifs la semaine prochaine à la publication mardi de l'indice ISM d'activité dans les services pour août.
Le lendemain, la Fed doit présenter son livre beige sur l'état de l'économie américaine, qui devrait permettre d'entrevoir la nature des décisions très attendues qui seront prises les 20 et 21 septembre lors de la réunion de politique monétaire de la banque centrale.
Wall Street surveillera en outre l'évolution en juillet de la balance commerciale et des crédits à la consommation, dont les rapports seront publiés jeudi.