Le groupe Euronext, qui chapeaute notamment la Bourse de Paris, a dévoilé vendredi son nouveau plan stratégique qui vise une croissance de son activité de 5% par an d'ici 2019, via des réductions de coûts et des acquisitions.
Euronext, qui évolue dans un environnement très concurrentiel, entend s'appuyer sur des points forts comme son ancrage européen et sa présence dans les actions, tout en grandissant via en particulier des acquisitions ciblées.
La société reste encore de taille modeste par rapport à ses concurrents mondiaux, qui plus est face au rapprochement en Europe entre l'allemand Deutsche Boerse (DE:DB1Gn) et le britannique London Stock Exchange.
Le groupe est néanmoins très rentable et son titre a fortement progressé depuis qu'Euronext a retrouvé son indépendance en juin 2014 avec son introduction en Bourse.
Auparavant dans le giron de l'américain NYSE, qui possède la Bourse de New York, puis du spécialiste des dérivés ICE, Euronext joue désormais une carte européenne en mettant l'accent sur le financement de l'économie.
"Euronext est la maison commune de la croissance et s'adresse à l'ensemble des participants de marché", explique à l'AFP son patron Stéphane Boujnah, en poste depuis fin 2015, insistant sur le lien avec les clients qu'ils soient entreprises ou investisseurs.
La visée de ce nouveau plan, baptisé "Agility for Growth", est "de rendre Euronext plus fort et plus grand, en s'appuyant sur nos talents, notre énergie et nos ressources", souligne M. Boujnah.
Dans le détail, en dehors de l'objectif de 5% de croissance par an hors revenus issus de la compensation, le groupe veut atteindre une marge brute d'exploitation entre 61 et 63% d'ici 2019, confirmant qu'il entend rester bien plus rentable que la plupart de ses concurrents.
Le groupe a d'ailleurs atteint fin 2015 avec un an d'avance les objectifs financiers fixés au moment de son introduction en Bourse.
L'opérateur boursier, qui coiffe les Bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne, va mettre l'accent sur les valeurs technologiques, l'offre de données financières ou encore les matières premières agricoles.
Euronext entend se renforcer grâce à de nouvelles économies de coûts, qui atteindront 22 millions d'euros d'ici 2019, après déjà un effort de 80 millions d'euros ces dernières années.
Il va en outre consacrer une enveloppe de 100 à 150 millions d'euros sur la période pour se développer et réaliser des acquisitions ciblées.
"Les acquisitions seront extrêmement disciplinées et rigoureuses", prévient M. Boujnah.
Le groupe a d'ailleurs déjà annoncé qu'il allait prendre une participation minoritaire dans une chambre de compensation européenne.
Euronext reste dans le même temps ouvert à des opérations de plus grande ampleur mais qui par définition demeurent difficiles à prévoir et ne peuvent donc pas être intégrées dans le plan stratégique.