PARIS (Reuters) - Le maire socialiste de Lyon, Gérard Collomb, voit en Emmanuel Macron un candidat de substitution à François Hollande pour la présidentielle de 2017 si le chef de l'Etat ne parvient pas à redresser sa courbe de popularité et s'est dit prêt mercredi à lui apporter son soutien.
"Il apporte un air frais qui manquait jusqu'à présent" et "il est capable de réunir la France", a déclaré le sénateur PS sur BFM TV.
Des déclarations peu appréciées par le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, qui a appelé son camp à davantage de "cohérence".
Ces dernières semaines, Emmanuel Macron a démenti les rumeurs lui prêtant l'intention de déclarer prochainement sa candidature mais il a dans le même temps multiplié les initiatives personnelles et progressé dans les enquêtes d'opinion.
"Les choses vont se faire naturellement. Si au mois de décembre, François Hollande est toujours dans les sondages autour de 14-15% et qu'Emmanuel Macron est toujours aux alentours de 28-30%, évidemment qu'à un moment donné il sera candidat", a jugé Gérard Collomb.
"Ce qui fait que les Français aujourd'hui adhèrent à Emmanuel Macron, c'est que c'est le seul qui voit que la France a changé. Tout le monde répète les mêmes formules qui étaient vraies il y a vingt ans, il y a trente ans", a-t-il poursuivi.
"Emmanuel Macron essaie de prendre en compte le changement qu'il voit sous ses yeux. C'est pour ça qu'il parle en particulier à la jeunesse, à la jeunesse de toutes les catégories", a encore dit le maire de Lyon.
"Moi j'adhère, je vais lui donner un coup de main."
Comme le ministre de l'Economie qui présente son mouvement "En marche !" comme transpartisan, Gérard Collomb - relativement isolé au sein du PS - plaide pour un rapprochement des personnalités de gauche et de droite.
Lors du compte rendu du conseil des ministres, Stéphane Le Foll a souligné le "besoin de cohérence" en politique.
"Le premier principe qu'on doit tous avoir c'est de ne pas participer à l'éclatement du paysage politique", a dit ce proche de François Hollande.
"Gérard Collomb, je sais qu'il est assez proche d'Emmanuel Macron mais pour autant il ne faut pas perdre de vue l'absolue nécessité de la cohérence pour tous", a-t-il ajouté.
(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)