PARIS (Reuters) - A part les places de Paris et de Londres, les Bourses européennes ont terminé en légère baisse dans des volumes étroits jeudi, nombre d'investisseurs ayant déjà l'esprit accaparé par les fêtes de fin d'année, alors que Wall Street et le dollar étaient également en repli au moment de la clôture de l'Europe, prolongeant ainsi la pause entamée mecredi dans l'envol qui les porte depuis la victoire inattendue de Donald Trump à l'élection présidentielle du 8 novembre.
Paris, le CAC 40 a terminé sur un gain de 0,02% (+0,81 point) à 4.834,63 points et le Footsie britannique a pris 0,32%. Mais le Dax allemand a cédé 0,11%, l'indice EuroStoxx 50 0,04%, le FTSEurofirst 300 0,31% et le Stoxx 600 0,21%.
Ce dernier enchaîne ainsi sa deuxième séance de recul d'affilée et est à ce stade en baisse de près de 0,2% depuis le début de la semaine après deux fortes progressions hebdomadaires.
A Wall Street, les investisseurs ne semblent guère faire grand cas d'une série d'indicateurs macro-économiques meilleurs que prévu: produit intérieur brut (PIB) du troisième trimestre ou encore commandes de biens durables "de base".
"Avec moins de courtiers derrière leurs bureaux et plus d'investisseurs se demandant où ils vont réveillonner pour le Nouvel An, les marchés sont de toute évidence passés à un mode vacancier", a déclaré Hussein Sayed, chargé de la stratégie marchés chez FXTM.
"On ne voit aucun mouvement significatif ni sur le marché actions ni sur le marché obligataire ni même sur le marché des changes, ce qui semble indiquer que la consolidation devrait se poursuivre pendant les derniers jours de 2016."
Malgré leur léger repli du jour, les indices de Wall Street sont encore en hausse de plus de 5% depuis la victoire de Donald Trump, le Stoxx 600 a pris plus de 7% sur la période, tandis que l'indice dollar, également aidé par le tour de vis monétaire de la Réserve fédérale, se traite non loin de son pic de 14 ans atteint en début de semaine malgré son recul (-0,09%).
L'accès de faiblesse du billet vert profite aux cours du pétrole, qui reprennent près de 1% après leur baisse de la veille, tirant ainsi vers le haut les valeurs pétrolières (+0,41%), l'un des rares secteurs à avoir terminé dans le vert.
Les cours du cuivre sont en revanche tombés à un creux d'un mois après qu'une chute des importations chinoises a suscité des inquiétudes au sujet de l'état de la demande pour le métal rouge.
Ces inquiétudes expliquent en grande partie la baisse de 1,06% de l'indice regroupant les valeurs européennes liées aux matières premières, qui a accusé la plus forte baisse du jour devant le compartiment technologique (-0,86%). La hausse depuis le début de l'année de l'indice minier reste toutefois supérieure à 58%, de loin la meilleure performance sectorielle.
L'indice technologique, en hausse d'un peu plus de 2% par rapport à son dernier cours de 2015, a surtout pâti du recul de 4,9% du titre Nokia (HE:NOKIA), les acteurs du marché ayant mal accueilli la décision de l'équipementier télécoms finlandais de porter plainte contre Apple (NASDAQ:AAPL) pour violation de brevets, jugeant que ce différend allait retarder le rendement des redevances du second au premier.
La plus forte baisse de l'indice Stoxx 600, devant Nokia, est le fait de Mediaset, le titre du groupe de médias italien retombant de 12,4% sous le coup d'un mouvement de prises de bénéfices après que son cours eut été doublé entre fin novembre et mercredi, au gré de la progression de Vivendi (PA:VIV) au capital de l'entreprise.
Le titre Inchcape a progressé de 7,79%, signant la meilleure performance du Stoxx 600 après que le concessionnaire britannique a annoncé l'achat d'actifs en Amérique du Sud focalisés sur la distribution des marques Subaru et Hino, une opération saluée par les investisseurs.
(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)