Air France et les syndicats de pilotes ont décidé de poursuivre les négociations autour de la création d'une nouvelle compagnie à coûts réduits, alors que l'entreprise souhaitait initialement une conclusion fin janvier, a-t-on appris mardi de source syndicale.
Des séances de discussions sont programmées mardi et mercredi, d'autres pourraient se tenir dans le week-end si nécessaire, a indiqué à l'AFP le deuxième syndicat de pilotes (Spaf).
La direction, qui n'a pas souhaité faire de commentaire, avait indiqué vouloir boucler les négociations fin janvier, sans présenter cette échéance comme une date-butoir.
Les négociations se concentrent principalement sur les conditions de création d'une filiale (baptisée temporairement "Boost") positionnée sur les lignes moyen et long-courriers les plus déficitaires chez Air France.
En présentant ce projet début novembre, le groupe aérien avait indiqué à son personnel que la future compagnie "s'appuiera sur des pilotes d'Air France volontaires, avec des règles d'utilisation et de rémunération adaptées".
Pour être valides, les conditions de détachement vers la filiale doivent impérativement être acceptées par le SNPL, syndicat majoritaire chez les pilotes d'Air France (65% des voix).
Contacté à plusieurs reprises, le syndicat n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.
Le Spaf veut pour sa part "voir des pilotes Air France, avec des contrats Air France, dans des avions Air France", a dit à l'AFP son président, Grégoire Aplincourt.
La direction s'intéresse "aux gains économiques, nous aux conditions de travail", a-t-il ajouté, en concluant que "les passagers ne veulent pas des pilotes low-cost".
Le projet Boost, centré "sur les marchés hyper-concurrentiels", "permettra au groupe d'être offensif en ouvrant de nouvelles lignes, en rouvrant des lignes fermées car non rentables et en conservant des lignes menacées", selon la direction.
D'ici à 2020, elle prévoit de doter la nouvelle compagnie de 10 avions sur le segment long-courrier et de 18 sur le moyen-courrier, en réduisant la flotte propre à la compagnie classique Air France.
Les hôtesses et stewards ne seront pas issus d'Air France mais recrutés à l'extérieur. Les avions seront traités par le personnel au sol d'Air France uniquement, sauf à l'exploitation en piste où est prévu un recours partiel à des sous-traitants, d'après les syndicats.