PARIS (Reuters) - François Hollande a mis en garde jeudi contre la tenue d'une manifestation "mettant en cause la justice" à trois jours d'un rassemblement organisé en soutien à François Fillon, dont la candidature à l'Elysée est ébranlée par sa prochaine convocation devant le juges dans une affaire d'emplois fictifs présumés.
"Il y a un débat électoral, il doit se poursuivre pour l'élection présidentielle, mais il n'autorise pas tout", a dit le chef de l'Etat à la presse lors d'un déplacement en Corse.
"J'appelle maintenant à la responsabilité parce que ce n'est plus acceptable. Il faut que ce candidat prenne sa responsabilité", a ajouté le président de la République.
"Il ne peut pas y avoir de manifestations dans notre pays, dans notre République, qui puisse mettre en cause les institutions, la justice ou le travail de la police dans le cadre des enquêtes", a-t-il dit.
Les proches du candidat de la droite et du centre à l'élection présidentielle ont annoncé mercredi la tenue dimanche sur le parvis des droits de l'homme, place du Trocadéro à Paris, d'un rassemblement de soutien à François Fillon.
Selon l'hebdomadaire Valeurs actuelles, plusieurs centaines de milliers de personnes sont espérées.
"Parce que François Fillon est le seul à porter un projet capable de redresser la France, nous, membres de la société civile, viendrons affirmer dans le calme notre détermination", écrit Pierre Danon, président du Conseil de la société civile, istance créée par François Fillon, dans un communiqué jeudi.
"Le choix des électeurs de la droite et du centre qui l'ont désigné à une très large majorité lors de la primaire doit être respecté", ajoute-t-il. "C'est pourquoi nous appelons toutes les Françaises et tous les Français attachés au respect de la démocratie à nous rejoindre pour faire entendre leur voix.
Depuis la révélation le 25 janvier dernier par Le Canard enchaîné des emplois fictifs dont auraient bénéficié sa femme et ses enfants, l'ancien Premier ministre et son équipe dénoncent une instrumentalisation de la justice visant à "voler" le vote des électeurs de droite et du centre.
(Marine Pennetier et Gérard Bon, édité par Sophie Louet)