Le premier constructeur automobile français PSA Peugeot Citroën a annoncé jeudi un repli de 1,5% de ses ventes dans le monde en 2011, à 3,5 millions de véhicules, du fait notamment de la baisse des immatriculations en Europe, son principal débouché.
PSA a moins vendu en Europe l'an dernier, alors que cela représente son principal débouché. Ses immatriculations ont reculé de 6,8% à 2 millions d'unités, davantage que le marché. Le groupe a été particulièrement touché par l'effondrement des marchés espagnol et italien.
Sur l'ensemble de la zone, sa part de marché a reculé à 13,3% alors que les constructeurs se sont livrés à une féroce guerre des prix.
"Le recul du segment B (des petites voitures, ndlr) explique essentiellement cette baisse, la Peugeot 207 ayant été très concurrencée. Elle sera remplacée par la 208 en 2012", explique le groupe dans un communiqué.
Les ventes dans les autres régions du monde ont en revanche progressé, mais pas assez pour compenser la mauvaise performance en Europe.
L'an dernier, PSA a vendu 42% de ses véhicules hors d'Europe, contre 39% l'année précédente. Il a écoulé plus de 325.000 véhicules en Amérique latine, près de 74.000 en Russie, plus de 400.000 en Chine et environ 226.000 dans le reste du monde.
PSA ne donne pas de prévision chiffrée pour 2012. Il avertit qu'"en Europe, le marché automobile devrait connaître une nouvelle baisse en 2012", tandis qu'il compte continuer à croître dans le reste du monde.
"Dans ces zones de développement, la croissance des marchés, ajoutée aux gains de parts de marché, permettra à PSA Peugeot Citroën de réaliser son objectif de réaliser 50% de ses ventes hors d'Europe en 2015 et deux tiers en 2020.", selon le communiqué.
"Nous voyons en 2012 un recul du marché européen de l'ordre de 3%", a rappelé sur BFM Business le nouveau directeur des marques Frédéric Saint-Geours. Le groupe espère la compenser avec de nouveaux produits comme la petite 208, destinée à devenir un modèle phare de Peugeot, et la montée en gamme de véhicules comme la ligne DS de Citroën.
M. Saint-Geours a une nouvelle fois critiqué le coût du travail en France, où PSA possède de nombreuses usines, estimant que "le dispositif en terme de coût du travail n'est pas optimal" et qu'il faut l'alléger pour "pour créer un choc de compétitivité".
Le groupe français se distingue ainsi de son compatriote Renault, qui a vu ses ventes légèrement progresser l'an dernier à 2,72 millions de véhicules. Et le numéro un européen, l'allemand Volkswagen, a franchi l'an dernier la barre des 8 millions.
Renault est adossé au japonais Nissan, tandis que VW a grandi en absorbant au fil du temps différentes marques.
Interrogé sur la nécessité pour PSA de croître en taille, M. Saint-Geours a expliqué que "nous travaillons à travers ces partenariats (avec d'autres constructeurs ndlr) pour augmenter notre taille".
Concernant l'éventualité d'un mariage avec un autre groupe, M. Saint-Geours a répondu que pour qu'une telle alliance se fasse, "il faut qu'elle remplisse des conditions", conditions qui à ce jour n'ont pas été trouvées.
La presse italienne a fait récemment état d'un possible rapprochement avec l'italien Fiat, une information démentie par son patron Sergio Marchionne.