TOKYO (Reuters) - Toshiba (T:6502) privilégie désormais les discussions avec Western Digital pour la cession de sa division puces mémoires alors que celles entamées avec le consortium emmené par l'Etat japonais sont à l'arrêt, rapporte mercredi le quotidien des affaires nippon Nikkei.
En réaction à cette information, l'action Toshiba, qui cherche à céder sa division puces mémoires pour 18 milliards de dollars (15,3 milliards d'euros) afin de couvrir les pertes liées à la déconfiture de sa filiale nucléaire Westinghouse, bondissait de 5,6% peu avant la clôture de la Bourse de Tokyo.
Le groupe japonais avait désigné en juin comme acquéreur privilégié un consortium emmené par l'Etat japonais et le fonds d'investissement américain Bain Capital, avec l'espoir de conclure un accord pour un montant d'environ 2.000 milliards de yens (16,1 milliards d'euros).
Ces discussions sont à l'arrêt depuis que Western Digital, qui exploite conjointement avec Toshiba la principale usine de fabrication de puces du groupe au Japon, a saisi la justice américaine, estimant que Toshiba ne pouvait pas vendre cette division sans son consentement.
Le Nikkei, qui ne cite pas de sources, écrit que le directeur général de Toshiba, Satoshi Tsunakawa, a déclaré à des banques qu'il allait se concentrer sur les négociations avec Western Digital afin de parvenir à un accord avant la fin du mois.
Un porte-parole de Toshiba s'est refusé à tout commentaire sur l'article du Nikkei.
Des sources au fait du dossier ont dit que Western Digital proposait également 2.000 milliards de yen pour la division puces mémoires et que le groupe américain formerait un consortium avec le fonds d'investissement KKR (NYSE:KKR) et deux fonds publics japonais participant à l'offre concurrente.
Western Digital prévoit dans un premier temps d'investir dans la division puces mémoires en s'endettant et en prenant au bout du compte une participation de moins de 20%, ont dit les sources qui ont requis l'anonymat.
Elles ont ajouté qu'un accord pourrait être rendu difficile en raison des inquiétudes des dirigeants de la division puces mémoires après la dégradation des rapports entre les deux groupes.
Les liens entre Toshiba et Western Digital se sont envenimés en raison de leur incapacité à trouver un nouvel accord de co-entreprise sur la division puces mémoires après l'acquisition par Western Digital de SanDisk, partenaire de Toshiba dans ces activités depuis 17 ans, en mai 2016.
Toshiba veut finaliser la cession avant fin mars 2018 et la clôture de son exercice fiscal afin d'éviter de présenter une situation nette négative pour la deuxième année consécutive, qui l'obligerait à se retirer la cote à la Bourse de Tokyo.
Les autorisations réglementaires pouvant prendre jusqu'à six mois, Toshiba souhaite parvenir à un accord de cession d'ici la fin août.
(Makiko Yamazaki et Ritsuko Ando, Marc Joanny pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)