La Bourse de Paris a signé une quatrième séance de hausse jeudi (+0,31%), pour terminer à son plus haut niveau de l'année 2012 et au-delà de 3.600 points, grâce à un indicateur américain favorable et malgré un discours économique prudent de la Banque centrale européenne (BCE).
Le CAC 40 a pris 11,15 points à 3.601,65 points, dans un volume d'échanges plus nourri que ces derniers jours, à environ 3 milliards d'euros. L'indice parisien efface son précédent record de 2012 en date du 16 mars (3.594,83 points). Il s'inscrit désormais à son plus haut depuis le 29 juillet 2011 (3.672,77 points).
Parmi les autres marchés européens, Francfort a gagné 1,07% et Londres 0,16%. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a pris 0,42%.
"Il y a à nouveau un peu d'espoir et de confiance sur le marché. Il faut se souvenir où on en était il y a un an quand on parlait d'explosion de la zone euro", explique Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
"Beaucoup de choses ont été faites en Europe et il faut rappeler que les grandes entreprises s'en sortent plutôt bien", ajoute-t-il.
Le marché parisien s'est montré assez hésitant au cours de la séance, avant de repartir plus nettement de l'avant en fin de journée.
Il a été soutenu notamment par le fort recul, plus marqué que prévu, des demandes d'allocations de chômage entre le 25 novembre et le 1er décembre.
Le discours de la BCE, qui a laissé son taux directeur inchangé à 0,75%, a quant à lui été accueilli avec prudence par les marchés.
"Mario Draghi (président de la BCE, ndlr) a laissé la porte ouverte à une baisse des taux, ce qui démontre que l'économie en zone euro reste encore fragile", observe Frédéric Rozier, gérant chez Messchaert Gestion Privée.
La BCE a revu en baisse des prévisions d'activité pour 2012 et 2013. Elle prévoit désormais une contraction du PIB de la zone euro de 0,3% en 2013, alors qu'en septembre elle tablait encore sur une croissance de 0,5%.
Le marché est resté par ailleurs freiné par les incertitudes liées aux discussions budgétaires aux Etats-Unis. En l'absence d'accord politique, le pays se verra imposer une cure d'austérité automatique qui risque de le faire plonger en récession.
"Le marché aura du mal à passer un cap supplémentaire et à poursuivre sa hausse sans accord budgétaire aux Etats-Unis", rappelle M. Rozier.
Parmi les valeurs, le CAC 40 a principalement été animé par EADS et GDF Suez, "qui ont accaparé une grosse partie des volumes", souligne M. Marçais.
GDF Suez (-11,34% à 15,29 euros) a dégringolé à son plus bas historique, le marché s'inquiétant des perspectives pour les années à venir en raison d'une conjoncture difficile et de ses bras de fer récurrents avec les gouvernements français et belge.
En revanche, EADS (+7,97% à 29,40 euros) a profité de l'accord sur la recomposition du capital. La perspective d'un programme de rachat d'actions pour début 2013 a rassuré, face à l'arrivée prochaine sur le marché des titres de Daimler et Lagardère (-2,78% à 24,10 euros) qui se désengagent.
Vicat a pris 3,80% à 45,16 euros, après une analyse positive de Aurel. TF1 (+2,50% à 8,20 euros) a également profité de commentaires positifs d'Exane BNP Paribas et le titre s'adjugeait 2,70% à 8,21 euros.
Gemalto (+2,39% à 74,00 euros) a été soutenu par des spéculations autour d'une entrée prochaine dans le CAC 40 à la place du groupe Alcatel-Lucent (-0,11% à 0,88 euro).
PPR a gagné 0,82% à 141,75 euros après avoir signé un accord pour céder le pôle Grandes tailles de sa filiale de vente à distance Redcats aux Etats-Unis, valorisé 525 millions de dollars.
EDF (-2,98% à 13,66 euros) a souffert et a touché son plus bas historique. L'agence de notation Moody's a annoncé avoir révisé de "stable" à "négative" la perspective de la note Aa3 du groupe.
Enfin, Pierre et Vacances a perdu 1,69% à 13,93 euros, pénalisée par l'annonce d'une perte annuelle, la première depuis son introduction en Bourse, qui est supérieure aux prévisions des analystes.