Hervé Falciani, ex-informaticien de la HSBC dont le Financial Times Deutschland affirme lundi qu'il a proposé au fisc allemand une liste de 1.300 fraudeurs, a déclaré à l'AFP n'avoir collaboré qu'avec la France et qu'il n'y avait "pas le moindre élément de preuve" dans ces allégations.
"C'est de l'ordre de la rumeur. S'ils ont le moindre élément de preuve, qu'ils l'apportent et le mettent au grand jour", a affirmé M. Falciani.
Selon le Financial Times Deutschland (FTD), Hervé Falciani, qui vit à présent sur la Côte d'Azur, pourrait fournir 1.300 noms de contribuables allemands indélicats et demanderait 2,5 millions d'euros en guise de récompense.
M. Falciani a indiqué qu'"il n'avait travaillé en tout et pour tout qu'avec la justice française" dans cette affaire et a rappelé qu'il n'était pas le seul à avoir eu accès aux données informatiques de la banque.
"Ce qui est en possession de la justice française provient exclusivement de +l'environnement test+ de la banque auquel des milliers de personnes avaient le même accès que moi", a-t-il dit.
"L'environnement test" est le banc d'essai sur lequel les informaticiens travaillent au développement des nouveaux logiciels de la banque: "on appelle ça le bac à sable", a expliqué M. Falciani.
"Tous les analystes ont accès à cet environnement test, même ceux qui sont basés en Chine et en Inde", a-t-il ajouté.
L'informaticien a estimé qu'on associait aujourd'hui son nom au fisc allemand pour créer "un écran de fumée". "C'est toujours intéressant de divertir, d'agiter une marionnette pour détourner l'attention du fond du sujet", à savoir les mécanismes par lesquels les banques parviennent à détourner les règlements mis en place par les Etats contre la fraude.
Il a également jugé que les informations du FTD pourraient constituer "un prétexte" pour lancer un mandat d'arrêt international contre lui.
L'ancien employé de la succursale genevoise de la HSBC Private Bank a fourni à la justice des éléments qui ont largement contribué à la constitution, par le gouvernement français, d'une liste des 3.000 contribuables soupçonnés d'évasion fiscale en Suisse.