Le collectif CGT Carrefour (PA:CARR) a annoncé mercredi, au lendemain de l'annonce de la suppression de milliers de postes en France, une mobilisation à partir du 5 février pour montrer la "colère" des salariés, FO maintenant sa manifestation prévue le 8 après avoir rencontré le Pdg Alexandre Bompard.
La CGT, qui avait déjà mobilisé à plusieurs reprises en décembre contre les "attaques" à venir du géant de la distribution, appelle l'ensemble des salariés à se "mettre en action" du 5 au 10 février. Le 5, un rassemblement est prévu devant un hypermarché de Montreuil en présence du numéro un de la CGT Philippe Martinez.
Rappelant que la CGT avait estimé dès décembre à "au moins 10.000" dans les années à venir le nombre d'emplois menacés en France par le plan de transformation du groupe, dont 1.200 à 1.500 au siège, son représentant Philippe Allard a observé lors d'une conférence de presse qu'on "n'en était pas loin".
Carrefour a annoncé mardi la suppression de 2.400 postes dans les sièges via un plan de départs volontaires, ainsi que la sortie du groupe, par cession ou fermeture, de 273 ex-magasins Dia, qui impacte 2.100 salariés. Des chiffres auxquels la CGT ajoute les salariés des magasins qui passeront en location-gérance, les vendeurs menacés par la réduction de 100.000 m2 des surfaces des hypermarchés, les économies sur la logistique, etc...
"On reçoit énormément d'appels de salariés en pleurs", a souligné M. Allard. Il est aussi revenu sur la "méthode", les salariés ayant appris "par la presse" le plan de départs volontaires. La CGT "s'interroge sur la légalité de la procédure" s'agissant d'un PDV annoncé "sans en avoir référé" préalablement aux représentants du personnel et "étudiera" les suites possibles.
Une "méthode" aussi critiquée par le secrétaire général de la FGTA-FO, Dejan Terglav, lors d'une entrevue mercredi avec M. Bompard. "Je lui ai dit que je n'acceptais pas", a déclaré M. Terglav à l'AFP.
FO, qui a appelé à la grève et à un rassemblement devant le siège de Carrefour à Massy (Essonne) le 8 février, "maintient sa mobilisation", a ajouté M. Terglav qui a porté deux demandes : "que tout soit mis sur la table au comité de groupe" vendredi, et que l'on prenne "dossier par dossier", avec des négociations "véritables, transparentes et complètes".
"M. Bompard m'a affirmé qu'il n'y avait aucun autre plan prévu cette année. Je prends acte", a dit M. Terglav qui a dit n'avoir "rien validé".