Pôle emploi a détecté en 2013 100 millions d'euros de fraude mais a pu récupérer 41,8 millions de ce préjudice, soit 13% de mieux qu'en 2012, selon un bilan du Comité national de lutte contre la fraude rendu public jeudi.
In fine, 58,7 millions ont donc été perdus par Pôle emploi. En 2012, l'établissement public avait détecté 76 millions d'euros de fraudes, dont 39 millions subis et 37 millions évités.
Les 58,7 millions de préjudice liés à la fraude - détectés mais non recouvrés - en 2013 sont en forte hausse (50%) par rapport à l'année précédente, du fait des "efforts considérables" mis en oeuvre par Pôle emploi pour les détecter, salués par le Comité national de lutte contre la fraude.
Cette somme ne représente qu'une faible part (0,2%) des 30 milliards d'euros d'allocations chômage versées en 2013 aux demandeurs d'emploi.
Par ailleurs, le Comité a détecté en 2013 141 millions d'euros de fraudes dans la branche famille de la Sécurité sociale, en hausse de 18% par rapport à 2012.
Les données des autres organismes de sécurité sociale pour 2013 ne sont pas disponibles.
En 2012, la fraude détectée par l'ensemble des caisses de sécurité sociale avait atteint 562,3 millions d'euros (+17,2% par rapport à 2011), dont 290,7 millions au titre de la fraude aux prestations sociales.
Le travail dissimulé avait quant à lui représenté 260 millions d'euros en 2012 (+18% par rapport à 2011).
Face à la fraude qui "se complexifie, notre réponse doit s'étoffer", a déclaré jeudi le ministre du Travail François Rebsamen lors de la réunion du Comité national de lutte contre la fraude.
"C'est le sens" de la "réorganisation de l'inspection du travail", actuellement en débat au Parlement, et du "plan de lutte contre le travail illégal", a poursuivi M. Rebsamen.
Concernant les fraudes liées au détachement des travailleurs, "la proposition de loi Savary (votée fin février à l'Assemblée, NDLR) renforce fortement notre capacité d'action dès à présent et sans attendre les décisions européennes", assure-t-il.