La Grèce se trouve dans une situation "d'équilibre délicat" et "l'incertitude" sur l'avenir de son économie nourrit les réactions négatives des marchés, a estimé dimanche le ministre grec des Finances.
"Nous sommes à un point d'équilibre délicat, la dynamique actuelle dans le paysage économique implique une stabilité politique", a déclaré Guikas Hardouvelis dans un entretien à l’hebdomadaire dominical RealNews.
Le ministre a imputé "les réactions négatives" des marchés --la Bourse d'Athènes a plongé la semaine dernière avant son redressement vendredi-- "à l'incertitude" sur l'économie du pays à la fin du programme d'aide européen qui arrive à échéance en décembre 2014. "Le redressement des marchés reviendra quand les causes de cette incertitude vont disparaître".
De nombreux analystes ont imputé l'inquiétude des marchés à la tentative du gouvernement grec de se débarrasser du plan d'austérité du FMI en vigueur jusqu'à 2016, après la fin de celui de l'UE qui, lui, arrive à échéance fin décembre.
Pour des raisons politiques en vue de l'éventualité des élections législatives anticipées au début 2015, le gouvernement de coalition droite-socialistes d'Antonis Samaras (au pouvoir depuis deux ans), voudrait promettre aux Grecs la fin des mesures de rigueur, imposées depuis 2010 au pays par ses créanciers en échange des prêts pour lui éviter la faillite et endiguer la crise dans la zone euro.
Interrogé sur le point de savoir si la Grèce souhaitait "un divorce avec le FMI", le ministre a répondu qu'il ne s'agissait pas "d'un divorce mais d'un changement de relation" avec l'institution. "Le FMI va rester à nos côtés comme un observateur sans contrôler minutieusement (les finances grecques), comme il l'a déjà fait dans d'autres pays qui avaient bénéficié de ses prêts", a-t-il souligné.
Pour calmer les marchés, le Premier ministre conservateur, Antonis Samaras, a admis vendredi que la Grèce envisagerait un filet de sécurité après la fin du programme européen, qui prendrait la forme d'une ligne de crédit de précaution de la part du Mécanisme européen de Stabilité (MES), sans toutefois s'exprimer sur l'avenir du plan du FMI.