Dexia, l'ancienne banque des collectivités locales aujourd'hui en cours de démantèlement, a annoncé mercredi une nouvelle perte nette de 905 millions d'euros au premier semestre, sous l'effet d'importants éléments non-récurrents.
Le groupe avait affiché un an plus tôt une perte de 1,166 milliard d'euros, selon les résultats retraités publiés par le groupe dans un communiqué.
Dexia précise que les activités conservées au sein du groupe ont limité leurs pertes à 775 millions. Une perte de 134 millions est due aux activités arrêtées ou en cours de cession.
Le produit net bancaire, qui s'apparente au chiffre d'affaires, a été négatif de 522 millions d'euros sur la période, dans la mesure où les recettes tirées de la gestion du portefeuille ont été inférieures aux coûts de refinancement du groupe.
"Au-delà de la volatilité introduite par des éléments comptables ou non-récurrents, le résultat récurrent s’est amélioré, porté par une réduction du coût de financement au deuxième trimestre", a souligné Karel de Boeck, administrateur-délégué de Dexia SA, cité dans le texte.
Le groupe préfère donc mettre l'accent sur son résultat net récurrent (hors éléments exceptionnels), qui n'est négatif "que" de 364 millions d'euros.
Car Dexia a souffert "d'éléments de volatilité comptable" qui ont pesé à hauteur de 389 millions sur son résultat semestriel sous l'effet de l'introduction d'une nouvelle norme comptable.
Dexia rappelle que son premier trimestre a été marqué par la vente de la Société de Financement Local, avec à la clef une perte de 142 millions, compensée par un effet fiscal de 46 millions et un ajustement de 133 millions en fonds propres.
Parmi les éléments positifs, Dexia souligne être parvenue à réduire son bilan de 31% sur le semestre, même si celui-ci atteint encore 247 milliards d'euros.
A la fin juin, Dexia affiche un coût du risque de 84 millions d'euros, principalement en raison d'une provision passée sur la ville américaine de Detroit, qui vient de se déclarer en faillite.
D'autre part une charge couvrant différents litiges juridiques a également été passée pour 80 millions d'euros, alors que la banque a été assignée en justice par plusieurs municipalités qui contestent la validité de leurs emprunts.
La banque, principal acteur du financement des collectivités jusqu'à ses déboires, a été durement frappé par la crise de la dette, ce qui a rendu nécessaire un second sauvetage en octobre 2011, après un premier à l'automne 2008.
Selon la Cour des comptes, les déboires de Dexia, en cours de démantèlement, ont coûté 6,6 milliards d'euros à la France jusqu'à présent.