ISTANBUL (Reuters) - Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré mardi que la Russie avait mis fin aux livraisons de gaz à destination de l'Europe à cause des sanctions occidentales, ajoutant que cette dernière "(récoltait) ce qu'elle (avait) semé".
Les craintes de pénurie et de rationnement du gaz dans l'Union européenne cet hiver ont été ravivées vendredi après que Moscou a décidé d'arrêter le gazoduc Nord Stream 1, qui alimente l'Europe.
"L'Europe récolte ce qu'elle a semé", a dit Recep Tayyip Erdogan à des journalistes, ajoutant que les sanctions occidentales, imposées à Moscou en raison de l'invasion de l'Ukraine le 24 février, avaient poussé le président russe à utiliser les ressources énergétiques comme moyen de pression.
"(Vladimir) Poutine utilise tous les moyens et toutes les armes à sa disposition, et la plus redoutable d'entre elles est le gaz naturel. Malheureusement - et ce n'est pas, à notre avis, quelque chose de souhaitable - c'est ce qui est en train de se passer en Europe", a expliqué le président turc.
"Je pense que l'Europe va être confrontée à de sérieux problèmes cet hiver. Nous n'avons pas de tels problèmes", a ajouté Recep Tayyip Erdogan.
La Turquie a critiqué l'invasion menée par Moscou et a fourni des armes à Kyiv, tout en refusant d'imposer des sanctions à la Russie.
Ankara a justifié son refus en raison des liens économiques que la Turquie, bordée au nord par la mer Noire, entretient avec la Russie et l'Ukraine, et affirme qu'elle se concentre sur ses efforts de médiation.
(Reportage Ali Kucukgocmen; version française Camille Raynaud, édité par Sophie Louet)