PARIS (Reuters) - Députés et sénateurs socialistes ont lancé mardi l'idée d'un référendum d'initiative partagée (RIP) contre ce qu'ils considèrent comme un projet de "démantèlement" d'EDF (PA:EDF).
"En cassant EDF, le gouvernement affaiblit la souveraineté de notre pays et le principal outil de notre transition énergétique", écrivent-ils dans un communiqué commun à propos du projet de réorganisation Hercule.
Ce projet prévoit notamment une séparation entre le parc nucléaire existant d'EDF et une grande partie de ses activités liées aux énergies renouvelables, ainsi qu'une ouverture du capital de ces dernières, ce qui constituerait selon les syndicats du groupe un premier pas vers un démantèlement et une privatisation.
Lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le Premier ministre, Jean Castex, a affirmé que le gouvernement n'avait aucune intention "d'affaiblir" ni de "démanteler" EDF mais souhaitait "l'adapter et lui donner les armes pour remplir sa mission historique."
Dans les couloirs de l'Assemblée, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a dit préférer un RIP sur EDF au référendum envisagé par Emmanuel Macron pour introduire une référence à l'environnement dans l'article 1 de la Constitution.
"Là on aura un vrai référendum sur un vrai sujet environnemental : est-ce qu’on veut garder ou pas une maîtrise publique de l'avenir énergétique de la France ?", a-t-il dit à Reuters. "Le seul vrai référendum sur la question écologique aujourd'hui, c'est celui que nous proposons."
Un processus référendaire similaire lancé en 2019 avait conduit à ralentir le projet de privatisation des Aéroports de Paris. La pétition visant à convoquer un référendum sur le sujet n'avait toutefois pas recueilli le nombre de signatures nécessaires, à savoir l'approbation d'au moins un dixième des électeurs inscrits, soit plus de 4,7 millions de personnes.
(Elizabeth Pineau, édité par Jean-Michel Bélot)