Le tribunal de commerce de Marseille doit examiner mercredi les quatre offres de reprise de la SNCM, sauf énième surprise dans un dossier marqué par de nombreux reports depuis le placement en redressement judiciaire de la compagnie il y a quasiment un an.
Depuis la rentrée scolaire en septembre, l'examen de ces offres - qui prévoient toutes plusieurs centaines de suppressions d'emplois - a déjà été repoussé trois fois: la dernière, le 28 octobre en raison de la grève des avocats contre la réforme de l'aide juridictionnelle.
Quatre offres sont en lice pour reprendre la compagnie maritime, qui compte un peu plus de 1.400 salariés en CDI: celle de la compagnie de transport basée en Floride Baja Ferries de l'homme d'affaires Daniel Berrebi, celle du transporteur corse Rocca, celle du consortium d'entreprises corses Corsica Maritima (CM Holding), et celle de l'ancien directeur du port Christian Garin, associé à l'armateur grec Arista.
Aucune amélioration de ces offres n'était possible depuis le dernier renvoi.
Dans un ultime rapport que s'est procuré l'AFP, les administrateurs judiciaires qui ont examiné ces quatre offres se montraient circonspects, pointant notamment la nécessité de connaître les conditions de la future délégation de service public pour la liaison Corse-continent. Ce mécanisme de subvention, que la SNCM partage avec sa concurrente La Méridionale, pour maintenir des lignes pas forcément rentables à l'année mais respecter ainsi le principe de continuité territoriale, devra être modifié à partir de 2016 en vertu d'une décision de justice.
Après avoir constaté l'état de cessation de paiement de la SNCM, le tribunal de commerce de Marseille avait placé la compagnie maritime en redressement judiciaire le 28 novembre 2014 et avait initialement fixé au 28 mai 2015 - soit six mois plus tard - la fin de la période d'observation prévue dans le cadre de cette procédure. Celle-ci avait ensuite été prolongée de six mois supplémentaires, jusqu'au 28 novembre.