Investing.com -- Les prix du pétrole ont légèrement baissé au cours des dernières semaines, avec le Brent proche des 75 dollars le baril. Dans une note datée de mercredi, Citi Research considère qu'il s'agit d'une opportunité d'achat à court terme, même si les tensions géopolitiques se sont apaisées. La société de courtage identifie plusieurs facteurs qui pourraient conduire à un rebond des prix du pétrole, atteignant potentiellement les 80 dollars le baril.
La récente baisse du Brent est en grande partie due aux développements géopolitiques, en particulier à Gaza, où un cessez-le-feu potentiel est en vue, ce qui réduit les risques immédiats. En outre, le ralentissement économique de la Chine, marqué par une baisse de la production industrielle, a contribué à rendre la demande de pétrole plus prudente.
Ces facteurs ont conduit à une réduction de la prime de risque géopolitique pour le pétrole, encore accentuée par la faiblesse des données sur les importations de pétrole chinoises et la demande modérée de distillats moyens aux États-Unis.
Toutefois, Citi Research note que les risques géopolitiques sont loin d'être éliminés. La possibilité de perturbations liées aux conditions météorologiques pendant la saison des ouragans, ainsi que les tensions actuelles en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, pourraient soutenir les prix du pétrole à court terme.
Le positionnement actuel du marché, qui est historiquement court, suggère également un potentiel de rebond, en particulier si les prix du Brent descendent au niveau de 75 dollars le baril.
Aux États-Unis, les données récentes de l'Energy Information Administration (EIA) ont été mitigées mais quelque peu positives pour le brut. Les stocks de pétrole ont baissé de 4,6 millions de barils pour atteindre 426 millions de barils, dépassant la baisse de 1,9 million de barils attendue par Bloomberg, a ajouté Citi.
La production des raffineries a également augmenté légèrement, les exportations et les importations brutes de brut ont augmenté, laissant les importations nettes légèrement plus élevées.
Les stocks d'essence ont diminué de 1,6 million de barils, s'alignant sur la tendance générale de réduction des stocks pour les principaux produits pétroliers. Les stocks de distillats ont également connu une baisse substantielle de 3,3 millions de barils, ce qui renforce les perspectives haussières pour le brut. Malgré ces réductions, les stocks de carburéacteur ont légèrement augmenté et les stocks d'éthanol se sont accrus, reflétant une situation mitigée pour les produits raffinés.
Le positionnement spéculatif sur le complexe ICE Brent a été difficile en août, avec un manque notable d'enthousiasme à la hausse. Toutefois, le ratio des positions longues brutes des fonds gérés (MM) par rapport aux positions courtes sur le Brent s'est amélioré pour atteindre 1,6 fois, se redressant ainsi par rapport aux niveaux les plus bas de l'ère de la pandémie.
D'un point de vue technique, la moyenne mobile à 200 jours du Brent, à 82,5 dollars le baril, constitue un niveau de résistance important, tandis que le support se situe autour de 75 dollars le baril. Cette configuration technique pourrait encourager les achats si le Brent s'approche de la limite inférieure de cette fourchette.
En ce qui concerne l'avenir, Citi Research suggère que l'OPEP+ pourrait être confronté à des décisions difficiles dans les mois à venir. Le groupe devrait commencer à assouplir les réductions de production en octobre, mais si les prix du Brent continuent à baisser vers les 70 dollars le baril, des mesures supplémentaires pourraient être envisagées pour stabiliser le marché.
Ces mesures pourraient inclure l'extension ou l'approfondissement des réductions de production actuelles. L'OPEP+ défendra probablement le niveau de 70 dollars le baril, notamment parce que le groupe prévoit une croissance de la demande mondiale de pétrole de 2,1 millions de barils par jour (b/j), ce qui constitue la prévision la plus élevée parmi les principales agences.
"On peut s'attendre à des réductions potentielles de la production des raffineries car les cracks du gasoil ont chuté la semaine dernière, réduisant les marges des raffineries", ont déclaré les analystes.
Les marges des raffineries ont été mises sous pression, notamment parce que les prix du gasoil sont tombés en dessous de 17 dollars le baril au cours des dernières séances. Cette baisse pourrait conduire à des réductions de production dans les raffineries, en particulier avec la maintenance prévue en Europe et les perturbations potentielles des exportations russes.
Malgré cela, Citi Research s'attend à une reprise possible des cracks de gasoil à l'approche de la saison hivernale, ce qui pourrait permettre de regagner la fourchette des 20 dollars le baril.