par Angelo Amante
ROME (Reuters) - Les régions du nord de l'Italie risquent de perdre jusqu'à la moitié de leur production agricole en raison de la sécheresse, alors que le niveau des lacs et rivières inquiète dans le pays, a alerté vendredi la confédération italienne des agriculteurs.
La fédération des entreprises italiennes de services publics, Utilitalia, a déclaré cette semaine que le plus long fleuve du pays, le Pô, connaissait son plus bas débit depuis 70 ans, avec des zones totalement à sec.
D'autres cours d'eau italiens sont également beaucoup plus bas que la normale à cette époque de l'année, a déclaré l'association des consortiums d'irrigation ANBI, ajoutant que la crise actuelle mettait en évidence "les conséquences du changement climatique dans la péninsule".
La confédération des agriculteurs (CIA) a demandé une action immédiate, appelant à une irrigation d'urgence pour sauver des cultures comme les tomates et les pastèques et à la création de nouvelles infrastructures, notamment pour recueillir et stocker les eaux de pluie.
"Le total des dommages (devrait) déjà dépasser un milliard d'euros", a déclaré le groupe dans un communiqué, ajoutant que le manque d'eau pourrait également menacer la production de maïs et de soja, dont l'approvisionnement est déjà mis sous pression par la guerre en Ukraine.
Les gouverneurs du Piémont et de la Lombardie, où une partie de la production agricole dépend du Pô, ont déclaré qu'ils demanderaient au gouvernement de déclarer l'état de catastrophe naturelle en raison de la sécheresse.
Des températures anormalement élevées sont signalées dans toute l'Europe. Une chaleur accablante s'est abattue sur l'Espagne à la fin de la semaine dernière, la canicule la plus précoce depuis 1981. Des températures d'environ 40 degrés Celsius ont également été atteintes en France.
(Reportage Angelo Amante ; version française Valentine Baldassari, édité par Sopgie Louet)