par Andrea Shalal, Noah Browning et Timothy Gardner
WASHINGTON/LONDRES (Reuters) - Les pays du G7, de l'Union Européenne et l'Australie, regroupés en coalition, sont convenu de mettre en place un prix fixe lorsqu'ils finaliseront le plafonnement du prix du pétrole russe dans le courant du mois, plutôt que d'adopter un taux flottant, ont indiqué des sources jeudi.
Les responsables américains et les pays du G7 ont mené d'intenses négociations ces dernières semaines au sujet du projet, sans précédent, de plafonnement des prix des expéditions de pétrole par voie maritime, qui devrait entrer en vigueur le 5 décembre. Cela, afin que les sanctions européennes et américaines visant à limiter la capacité de Moscou à financer son invasion de l'Ukraine n'impactent le marché mondial du pétrole.
"(Les membres) de la coalition sont convenus que le plafonnement des prix sera un prix fixe qui sera révisé régulièrement plutôt qu'un rabais par rapport à un indice", a déclaré une source de la coalition, qui n'a pas été autorisée à s'exprimer publiquement.
"Cela permettra d'accroître la stabilité du marché et de simplifier la mise en conformité afin de minimiser la charge pour les participants au marché."
Le prix initial lui-même n'a pas été fixé, mais devrait l'être dans les semaines à venir, selon plusieurs sources. Les partenaires de la coalition se sont également mis d'accord pour revenir régulièrement sur le prix fixé et le réviser si nécessaire, a indiqué la source, sans divulguer d'autres détails
Fixer le prix en fonction d'une décote par rapport à un indice quelconque aurait entraîné une trop grande volatilité et des fluctuations potentielles des prix, a ajouté la source.
La coalition craignait qu'un prix flottant fixé en dessous du Brent, la référence internationale, ne permette au président russe Vladimir Poutine d'utiliser le mécanisme en réduisant l'offre, a déclaré une deuxième source au fait des discussions.
Vladimir Poutine pourrait tirer profit d'un système de prix flottant, car le prix du pétrole russe augmenterait également en cas de flambée du Brent, liée à une réduction de l'offre de pétrole en provenance de Russie, l'un des plus grands producteurs de pétrole au monde.
L'inconvénient du système de prix fixe est qu'il nécessitera davantage de réunions de la coalition et de la bureaucratie pour le revoir régulièrement, a déclaré la source.
La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, et d'autres responsables du G7 soutiennent que le plafonnement des prix, qui doit entrer en vigueur le 5 décembre pour le brut et le 5 février pour les produits pétroliers, réduira le financement de la Russie sans réduire l'approvisionnement des consommateurs. La Russie a déclaré qu'elle refuserait d'expédier du pétrole aux pays qui fixent un plafond de prix.
Reuters n'a pu obtenir dans l'immédiat de commentaire du Trésor américain ou des ambassades des membres de la coalition, qui comprend les pays du G7 (France, Allemagne, Canada, États-Unis, Italie, Japon, Royaume-Uni), l'Union européenne et l'Australie.
(Reportage Andrea Shalal et Timothy Gardner à Washington, Noah Browning à Londres; version française Kate Entringer)