LISBONNE (Reuters) - Le Premier ministre portugais, Antonio Costa, presse la France de donner son feu vert à la relance du MidCat, le projet de gazoduc entre la France et l'Espagne, soulignant que cette infrastructure aiderait l'Europe centrale et orientale à se passer des importations gazières russes.
Madrid et Lisbonne disposent de sept terminaux GNL (gaz naturel liquéfié) qui pourraient approvisionner l'Europe centrale via des gazoducs tels que le projet transpyrénéen entre l'Espagne et la France, que cette dernière juge inutile et dommageable pour l'environnement
"J'espère que la France comprendra qu'il n'est plus possible de bloquer ce projet. J'espère que cela se produira le plus rapidement possible", a déclaré Antonio Costa lundi soir aux chaînes de télévision TVI et CNN Portugal.
Le président français Emmanuel Macron a justifié la semaine dernière son opposition au projet en expliquant que les flux actuels entre la France et l'Espagne n'étaient pas saturés et qu'ils allaient principalement vers la péninsule ibérique, et non l'inverse.
Le Premier ministre portugais a déclaré comprendre la position de la France, qui cherche à protéger son secteur nucléaire en difficulté, mais a prévenu que les pays d'Europe centrale et orientale devaient de toute urgence diversifier leurs sources d'énergie.
"Aujourd'hui, avec la crise énergétique en Europe, il ne peut y avoir cette concurrence entre les types d'énergie", a-t-il dit.
Lancé en 2013, le projet MidCat, qui devait relier une ville au nord de Barcelone à Barbaira, dans l'Aude, a été suspendu en 2019, jugé trop coûteux et dommageable pour l'environnement.
Cependant, l'Espagne, le Portugal et plus récemment l'Allemagne ont fait valoir que la crise énergétique déclenchée par la guerre en Ukraine avait montré qu'un tel gazoduc était nécessaire.
(Reportage Sergio Goncalves ; version française Diana Mandiá, édité par Sophie Louet)