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Les agriculteurs pansent leurs plaies après les crues

Publié le 06/06/2016 14:50
Mis à jour le 06/06/2016 15:00
L'agriculteur Nicolas Martin examine ses pertes dues aux inondations le 5 juin 2016 à Freuneuse, à 70 km à l'ouest de Paris (Photo JEAN-FRANCOIS MONIER. AFP)
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L'agriculteur Nicolas Martin examine ses pertes dues aux inondations le 5 juin 2016 à Freuneuse, à 70 km à l'ouest de Paris (Photo JEAN-FRANCOIS MONIER. AFP)

Des vaches dispersées, des cultures noyées: les agriculteurs touchés par les crues des derniers jours attendent que l'eau disparaisse pour panser leurs plaies et passer aux premiers bilans qui s'annoncent lourds.

A Orbigny (Indre-et-Loire), depuis bientôt une semaine, Julien Raffeau prend une barque pour aller nourrir ses vaches limousines, piégées jusqu'au jarret par la montée des eaux sur un îlot cerné par la montée du Cher.

Le champ, situé à Thésée, s'est transformé en lagune. "J'en ai 20 ici et un autre troupeau de 12 vaches à Couffy. Celles-là ont de l'eau jusqu'au ventre. Là-bas, le courant est trop fort. Ce sont les pompiers de Selles qui m'emmènent chaque après-midi dans leur barque", explique l'agriculteur.

Un voisin, éleveur à Couffy, n'a pas pu intervenir à temps: ses 30 bêtes ont disparu. "Elles ont fui la montée des eaux et ont dû se disperser", explique Julien Raffeau.

Les cultures ont beaucoup souffert dans le secteur. Un céréalier de Thésée estime les pertes à 80% pour le maïs, le tournesol, l'orge et le blé. "Il ne faudrait pas que le beau temps revienne trop brutalement car ça va favoriser les maladies", prévient l'agriculteur.

Dans le Loiret, très touché par les crues, les récoltes s'annoncent mal: certains maraîchers et pépiniéristes ont tout perdu. Et les grandes cultures n'ont pas été épargnées: le blé et l'orge ont baigné dans l'eau et le risque de moisissure est important. Pour les cultures de printemps, il faudra attendre que l'eau se retire totalement pour faire le bilan des dégâts.

"On voit les dégâts apparents. Mais il y aussi tout ce qui va apparaître dans les semaines qui viennent. C'est énorme", assure le président de la FDSEA du Loiret, Cédric Benoist.

- 'J'ai planté pour rien' -

Le même scénario se répète, à moindre échelle, dans les champs normands de la boucle de la Seine, près d'Elbeuf.

"Tous nos champs sont inondés, cela représente une trentaine d'hectares", témoigne Alexandre Thenard, 33 ans. L'agriculteur de Saint-Aubin-lès-Elbeuf est inquiet pour ses charolaises: "Nous avons réussi samedi à en faire sortir une vingtaine mais il en reste une quinzaine qui sont bloquées", explique-t-il.

En attendant que l'eau se retire, il pêche des carpes qui se sont retrouvées piégées dans les champs, et les rejette dans la Seine, pour éviter leur putréfaction dans les sols.

Un peu plus loin, à Freneuse, Nicolas Martin, maraîcher de 24 ans, a vu sa parcelle de 1,4 hectare disparaître sous les eaux. "Il ne me reste plus que 300 m2 non touchés", explique-t-il.

Installé en zone inondable, il cultive pommes de terre, salades, tomates et haricots mais "d'ordinaire les crues c'est l'hiver, on n'a jamais vu ça au mois de juin". "En attendant que les eaux se retirent, je ne vais pas pouvoir travailler pendant un mois", déplore-t-il. "J'ai planté pour rien."

"C'est la pire période pour nous, on n'avait jamais vu de crue de Seine à ce moment de l'année. Une partie de la production est totalement anéantie", estime Jacques Rouchaussé, qui préside Légumes de France.

"Juin, c'est le pic de production, tous les légumes sont en terre, de la salade à la carotte en passant par radis, choux, navets, poireaux. Et en plus, c'est le mois où l'on met en terre les plants pour les récoltes d'été et de début d'automne", explique-t-il.

"Tout ce qui était déjà planté, prêt à récolter, va pourrir et il est impossible de rentrer dans les champs avant au mieux début juillet pour replanter", témoigne Jean-Claude Guéhenec, exploitant au Mesnil-le-Roy (Yvelines).

"Sur mes 32 hectares, j'en ai 30 sous l'eau", explique l'agriculteur. "J'hésite, je ne sais pas ce que je vais faire, peut-être tout arrêter", commente M. Guéhenec, qui estime son préjudice "à 500.000 euros".

Il faut que le plan "calamité agricole soit déclenché rapidement, car les assurances inondation pour notre profession ça n'existe pas", explique M. Rouchaussé.

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