Les prix des carburants ont encore progressé la semaine dernière en France, l'essence frôlant son record historique atteint au début du mois de mars, selon les données publiées lundi par la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) sur son site internet.
Le super sans plomb 95 s'est vendu 1,5153 euro/litre TTC en moyenne en France la semaine dernière, soit très proche de son record historique de 1,5179 euro/litre atteint lors de la semaine terminée le 11 mars.
Le litre de super sans plomb 98 s'est quant à lui vendu 1,5538 euro, là aussi tout près de son sommet de 1,5551 euro établi lors de la semaine du 11 mars.
Quant au gazole, son prix a lui aussi augmenté, pour s'établir à 1,3609 euro TTC le litre en moyenne la semaine dernière. Ce carburant, le plus vendu en France (78% de la consommation), n'a pas encore retrouvé ses niveaux historiques qui datent de mai 2008 à 1,4541 euro/litre.
Les prix de la DGEC sont des prix moyens calculés sur le territoire national, qui peuvent donc varier d'un jour à l'autre ou d'une station-service à l'autre.
Les prix à la pompe ont été soutenus ces dernières semaines par les troubles politiques en Libye et au Moyen-Orient, qui ont provoqué une flambée des cours du pétrole brut. Le baril de Brent de la Mer du Nord est monté lundi jusqu'à 119,75 dollars à Londres, non loin du sommet enregistré le 24 février (119,79 dollars), un plus haut depuis août 2008.
Le ministre de l'Energie Eric Besson a annoncé dimanche que le gouvernement envisageait de "mettre à contribution les distributeurs pétroliers" pour atténuer l'impact de la flambée des prix des carburants.
Invité de Radio J, M. Besson a fait état de "réflexions en cours" pour atténuer les conséquences de l'augmentation des prix à la pompe pour "les ménages les plus modestes".
"Dans cette hypothèse, il faudrait vraisemblablement mettre à contribution les distributeurs pétroliers. C'est une mesure qui doit être arbitrée dans les jours à venir", a-t-il ajouté.
Le ministre n'a pas livré de détails sur la nature de la "contribution" envisagée, refusant notamment de parler d'une taxe sur les bénéfices.
"Si nous adoptons une mesure en faveur des ménages les plus modestes, il faut que, sous une forme ou sous une autre, les distributeurs pétroliers y contribuent", a-t-il seulement insisté.
"La marge de manoeuvre est extrêmement réduite", a déclaré de son côté Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip), chiffrant "entre 8 et 9 centimes par litre" la marge brute des distributeurs, "l'une des plus basses d'Europe".