PÉKIN/TOKYO (Reuters) - Ford Motor a annoncé lundi l'arrêt de ses activités au Japon et en Indonésie cette année faute de perspectives de rentabilité dans ces deux pays, où le constructeur automobile américain a des parts de marché rachitiques.
Le groupe automobile va mettre fin à toutes ses activités dans ces deux pays, ce qui passera par la fermeture de concessionnaires et l'arrêt des importations de véhicules de marque Ford et Lincoln, selon un courriel du président de la branche Asie Pacifique adressé lundi au personnel et Reuters a pris connaissance.
"Malheureusement, cela signifie aussi que les membres de notre équipe basée au Japon et en Indonésie ne travailleront plus pour Ford Japon ou Ford Indonésie après ces fermetures", écrit Dave Schoch.
La décision de Ford, l'un des "trois grands" constructeurs automobiles de Detroit, intervient quelques mois après celle de General Motors (N:GM), qui également mis fin l'an dernier à la plupart de ses activités en Indonésie face à la concurrence des marques japonaises.
Ford s'est implanté au Japon en 1974 et emploie 292 personnes dans un réseau de 52 concessionnaires. L'année dernière, le groupe a vendu environ 5.000 véhicules au Japon et détenait une part de marché d'environ 1,5% sur les voitures neuves importées.
En Indonésie, marché sur lequel Ford s'est installé en 2002, le constructeur compte 35 employés et dispose de 44 concessionnaires franchisés. En 2015, le groupe américain a écoulé dans le pays environ 6.000 véhicules, soit une part de marché de 0,6%.
"En Indonésie, sans fabrication locale (...) il n'y a tout simplement aucun moyen pour les constructeurs automobiles d'être compétitifs, et nous n'avons pas de fabrication locale", a déclaré une porte-parole de Ford installée à Shanghai. Ford souffre également de la concurrence des marques japonaises telles que Toyota (T:7203) Motor, Honda Motor, Nissan (T:7201) Motor et d'autres qui font de l'ombre à ses véhicules Fiesta, Mustang et Explorer.
(Jake Spring à Pékin et Naomi Tajitsu à Tokyo Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)