L'euro reculait fortement lundi face au dollar en début d'échanges européens, revenant à 1,46 dollar après avoir atteint la semaine dernière 1,4844 dollar, un plus haut depuis un an, tandis que la livre sterling poursuivait sa glissade, et qu'inversement le yen caracolait.
Vers 09H00 GMT (11H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4627 dollar, contre 1,4686 dollar vendredi vers 21H00 GMT à New York. Elle est tombée sous 1,46 dollar dans la matinée, à 1,4565 dollar, un plus bas depuis deux semaines.
L'euro perdait également du terrain face au yen à 130,90 yens, contre 131,64 vendredi soir.
Le dollar reculait aussi face à la devise nippone à 89,22 yens contre 89,60 vendredi soir.
"La faiblesse des marchés d'actions, qui a persisté lundi sur les marchés asiatiques, offre un répit au dollar", explique Mitul Kotecha, analyste chez Calyon. Toutefois, selon lui "les gains du dollar devraient être limités, à moins que la chute des marchés d'actions ne s'accélère cette semaine".
Le dollar continuait à profiter d'une nouvelle vague de frilosité sur les marchés, après que deux indicateurs américains, moins bons que prévu, les commandes de biens durables et les ventes de logements neufs aux Etats-Unis, eurent refroidi la Bourse de New York vendredi.
La monnaie unique cédait donc un peu de terrain, après sa remarquable avancée de la semaine dernière: elle s'était hissée mercredi à des niveaux inédits depuis le 22 septembre 2008, au delà de 1,48 dollar, poussée par l'optimisme des investisseurs sur une reprise économique.
Le marché des changes a peu réagi à la fin du sommet des 20 grandes puissances mondiales réunies jeudi et vendredi à Pittsburgh (Etats-Unis).
"Le sommet du G20 à Pittsburgh s'est achevé par un long communiqué mais il n'a rien donné de substantiel pour la politique en matière de devises", remarquait ainsi Derek Halpenny, économiste chez Bank of Tokyo Mitsubishi.
De son côté, en cours de séance lundi, le yen est monté à un plus haut depuis huit mois face au dollar, à 88,25 yens pour un dollar, après une déclaration du ministre japonais des Finances, Hirohisa Fujii, réaffirmant son opposition à toute intervention sur le marché des changes pour tenter d'affaiblir la devise nippone, bien qu'un yen fort pèse sur les exportations.
"La position non interventionniste du Japon en matière de devises, et l'approche de la fin de l'année fiscale ont nourri l'appétit des marchés pour le yen", poussant cette monnaie à la hausse, explique M. Kotecha.
"Contrairement au Japon, les responsables britanniques semblent assez à l'aise avec l'affaiblissement de leur monnaie, et les commentaires récents du gouverneur de la BoE, Mervyn King, continuent à peser sur la livre", souligne-t-il.
La livre sterling est tombée lundi matin à 1,0752 euro, son niveau le plus faible depuis décembre.
Après une journée pauvre en indicateurs lundi, le calendrier sera riche cette semaine: les indicateurs guetteront la confiance économique en septembre dans la zone euro et la confiance des consommateurs en septembre aux Etats-Unis mardi, l'enquête ADP sur l'emploi dans le secteur privé mercredi, les chiffres manufacturiers pour la zone euro et les Etats-Unis jeudi. La semaine se terminera avec le rapport mensuel sur l'emploi américain, indicateur essentiel sur l'état de la première économie mondiale.
Vers 09H00 GMT, la livre remontait face à l'euro, à 91,97 pence pour un euro, se ressaisissant après son plus bas de la matinée. Elle reculait en revanche face au billet vert à 1,5905 dollar pour une livre sterling.
La monnaie helvétique s'effritait face à l'euro à 1,5107 franc suisse pour un euro, ainsi que face au dollar à 1,0329 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or valait 990 dollars contre 991,50 dollars vendredi soir.