DOHA (Reuters) - Le président du Conseil européen Charles Michel discutera de la crise énergétique actuelle avec un important producteur qatari de gaz durant sa visite à Doha la semaine prochaine, a dit dimanche un responsable gouvernemental qatari, alors que tous les pays européens fourbissent leurs armes face au risque de pénurie cet hiver.
Charles Michel doit se rendre au Qatar mardi prochain, selon son agenda officiel.
Les gouvernements européens recherchent activement des alternatives à la Russie pour leurs approvisionnements en gaz depuis que l'invasion russe de l'Ukraine a provoqué une crise avec le principal fournisseur européen.
Le groupe public QatarEnergy, l'un des principaux exportateurs mondiaux de gaz naturel, négocie depuis plusieurs mois avec plusieurs acheteurs européens, mais aucun contrat n'a encore été annoncé.
La plupart des volumes actuels de gaz du Qatar font l'objet de contrats à long terme, principalement avec des clients en Asie, dont le Qatar a dit qu'ils seraient honorés.
Mais QatarEnergy pourrait commencer à approvisionner l'Allemagne à partir de son site de gaz naturel de Golden Pass au Texas. Le Qatar recherche aussi de nouveaux clients pour un plan d'expansion de sa production de gaz à l'horizon 2027, qui pourrait doper de 63% ses exportations.
Le président ukrainien Volodymyr Zelenski a prévenu samedi soir les Européens qu'ils devaient s'attendre à un hiver difficile au vu de l'impact de l'offensive russe sur les exportations de pétrole et de gaz de Moscou.
"La Russie s'apprête à porter en matière d'énergie un coup décisif à tous les Européens cet hiver", a-t-il dit.
La Russie a annoncé vendredi que le gazoduc Nord Stream 1 qui alimente l'Europe, ne redémarrerait pas comme prévu samedi, expliquant avoir détecté une fuite d'huile au cours des opérations de maintenance des derniers jours.
Le ministre tchèque de l'Industrie a fait savoir quant à lui dimanche que son gouvernement allait élaborer la semaine prochaine un projet de société publique de négoce en énergie pour garantir l'approvisionnement des écoles, des hôpitaux et d'autres institutions publiques avant l'arrivée de la saison hivernale.
"Je vais lancer une agence très rapidement, et la première tâche de cette agence sera d'acheter de l'énergie pour le secteur public", a déclaré Jozef Sikela à la télévision.
Le gouvernement finlandais a annoncé de son côté dimanche qu'il prévoyait d'offrir jusqu'à dix milliards d'euros de garanties de liquidité à son secteur de l'énergie pour aider à prévenir une crise financière à l'échelle de la Scandinavie.
Le gouvernement français compte lui amortir "une partie de l'augmentation du prix de l'électricité", a confirmé vendredi la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.
L'Allemagne a opté pour sa part pour une taxe exceptionnelle sur les énergéticiens, dont une partie du produit servira à financer 1,7 milliard d'euros d'avantages fiscaux pour 9.000 entreprises consommatrices intensives d'énergie.
(Andrew Mills, Gilles Guillaume pour la version française)