(Reuters) - Le laboratoire américain Mylan (NASDAQ:MYL) et la division de médicaments génériques de Pfizer (NYSE:PFE) vont fusionner dans le cadre d'une opération intégralement en actions, ont annoncé lundi les deux groupes.
Le nouvel ensemble, propriétaire de traitements comme le Viagra, l'Epipen et le Lipitor, sera détenu à 57% par les actionnaires de Pfizer, et à 43% par ceux de Mylan.
Le groupe fusionné aura son siège dans le Delaware. Il sera présidé par l'actuel président de Mylan, Robert Coury, tandis que la direction générale reviendra à Michael Goettler, le président d'Upjohn, la division de Pfizer. La directrice générale de Mylan, Heather Bresh, quittera l'entreprise à l'issue de l'opération.
Chaque action Mylan sera transformée en action de la nouvelle entité, qui devrait générer un chiffre d'affaires combiné de 19 à 20 milliards de dollars en 2020, avec un cash flow de plus de quatre milliards de dollars.
Les conseils d'administration des deux groupes ont approuvé à l'unanimité la transaction.
Vers 15h40 GMT, l'action Mylan gagnait près de 8,5% à 20 dollars tandis que le titre Pfizer reculait de plus de 2% à 42,20 dollars.
Wells Fargo (NYSE:WFC) estime pour sa part que si la nouvelle entité sera plus grande, il n'est pas sûr qu'elle soit plus performante, ajoutant que les risques liés à l'intégration ne sont pas insignifiants.
Selon le courtier, cet accord témoigne davantage de la volonté de Pfizer de sortir des génériques que d'un signe d'une éventuelle consolidation dans le secteur qui affiche de piètres performances boursières.
De son côté, SVB Leering juge cet accord très bon pour Mylan.
Sous la houlette de son nouveau directeur général, Albert Bourla, Pfizer a entrepris de se renforcer dans l'oncologie en mettant notamment la main en juin sur le fabricant d'anticancéreux Array Biopharama pour 10,64 milliards de dollars (9,48 milliards d'euros).
Pfizer a par ailleurs, lors de la publication de ses résultats trimestriels lundi, réduit ses objectifs annuels de bénéfice et de chiffre d'affaires, en raison principalement des charges dues à sa coentreprise créée en 2018 avec GlaxoSmithKline (GSK).
(Saumya Sibi Joseph, Ankur Banerjee et Tamara Mathias à Bangalore,; Bertrand Boucey et Claude Chendjou pour le service français, édité par Gilles Guillaume)