La Bourse de Shanghai se reprenait jeudi à l'ouverture, à l'unisson d'un rebond de plus de 3% à la Bourse de Hong Kong, dans des marchés tentant de reprendre leur souffle et digérant l'annonce d'une baisse des taux de la banque centrale chinoise.
Dans les premiers échanges, l'indice composite shanghaïen grimpait de 1,73%, ou 50,74 points, à 2.978,03 points. Il avait perdu 1,27% mercredi.
La Bourse de Shenzhen montait elle de 1,64%, à 1.723,54 points.
De son côté, l'indice composite Hang Seng à Hong Kong bondissait de 3,22%, à 21.758,62 points, après avoir terminé la veille en territoire négatif (-1,52%).
Après l'effondrement de la Bourse de Shanghai lundi et mardi, qui avait fait décrocher à sa suite les places financières mondiales dans un climat d'affolement général, la banque centrale chinoise (PBOC) a réagi mardi soir.
L'institution a dévoilé une nouvelle baisse de ses taux d'intérêt (la cinquième depuis novembre 2014) tout en réduisant les ratios de réserves obligatoires des banques, autorisées de facto à prêter davantage.
Cette décision, destinée à enrayer l'essoufflement de l'économie chinoise, n'avait cependant pas convaincu, et mercredi une bonne partie des places asiatiques et européennes avaient encore piqué du nez au terme d'échanges très volatils.
En revanche, Wall Street était parvenu à rebondir vigoureusement après six séances consécutives de repli, terminant en hausse de 3,9%.
"Cette forte progression de la Bourse de New York aide beaucoup à soutenir le marché", indiquait à l'AFP Zhang Yanbing, analyste du courtier Zheshang Securities à Shanghai.
"Le moral des investisseurs se redresse, mais un rebond (durable) prendra encore du temps", avertissait-il néanmoins.
"Nous voyons bien des points d'entrée intéressants", pas parce que les fondamentaux auraient changé, mais à cause de la correction mondiale, abondait auprès de l'agence Bloomberg Catherine Yeung, analyste chez Fidelity Worldwide Investment.
"Les investisseurs doivent s'attendre à que la volatilité du marché perdure", a-t-elle insisté.
Les échanges restaient de fait extrêmement nerveux jeudi, signe d'une prudence toujours très marquée.
De l'avis général, les décisions de la banque centrale, bien que bienvenues, resteront insuffisantes pour relancer durablement l'activité, les investissements et la consommation -- à moins de mesures de soutien supplémentaires du gouvernement.
Les analystes estiment que les marchés boursiers chinois (qui ont plongé de plus de 40% depuis mi-juin) ne reflètent guère l'état de l'économie réelle.
Mais au-delà de l'indice du marché shanghaïen, les interrogations perdurent sur la capacité de la Chine à continuer de jouer son rôle de locomotive pour la croissance mondiale... alors que son modèle économique connaît une transition douloureuse.
Et les derniers indicateurs (dont une violente contraction du secteur manufacturier en août) n'ont fait que confirmer le ralentissement de l'activité dans le pays. Une évolution préoccupante, alors que la Chine compte pour 13% du PIB mondial.
Le géant asiatique avait enregistré l'an dernier une croissance de 7,4%, au plus bas depuis près d'un quart de siècle, et Pékin s'est fixé pour 2015 un objectif de 7%.