par James Davey
LONDRES (Reuters) - Kingfisher (LON:KGF) a annoncé un bénéfice semestriel meilleur que prévu mercredi mais il se montre prudent pour le second semestre, au vu du contexte en France et au Royaume-Uni.
Le leader européen du bricolage et de l'amélioration de l'habitat, maison-mère des enseignes B&Q et Screwfix en Grande-Bretagne ainsi que Castorama et Brico Dépôt en France, a fait état d'un bénéfice imposable de 440 millions de livres (495,5 millions d'euros) sur une période de six mois au 31 juillet, en hausse de 0,9%.
Les analystes anticipaient 426 millions de livres après les 436 millions dégagés un an auparavant.
A la Bourse de Londres, l'action bondit de 6,2% à 314,9 pence vers 10h25 GMT, plus forte hausse des indices Stoxx 600 et Eurofirst 300.
Kingfisher a enregistré une croissance solide chez Screwfix et en Pologne mais la performance a été nettement moins brillante en France, sans compter les retombées d'un plan de restructuration.
"Nous en sommes conscients et agissons sur les causes de cette perturbation; nous sommes confiants que cela s'atténue", a déclaré la directrice générale Véronique Laury, ajoutant que son groupe a mis en place des projets pour soutenir sa performance globale et se disant à l'aise avec les prévisions du bénéfice annuel.
Kingfisher est dans la deuxième année d'un plan quinquennal de 800 millions de livres visant à accroître le bénéfice annuel de 500 millions de livres à partir de 2021. Ce plan doit permettre d'unifier les gammes de produits et d'améliorer les capacités de commerce électronique.
"Nous restons confiants sur notre capacité à atteindre les objectifs de notre plan quinquennal et envers les avantages qu'il va générer", a-t-elle déclaré.
À L'AISE AVEC LE BPA
Le groupe britannique se dit notamment à l'aise avec le consensus sur son bénéfice par action pour l'exercice fiscal 2017-2018, attendu à 26 pence contre 25,9 pence sur l'exercice 2016-2017.
Selon la directrice financière Karen Witts, la prudence affichée par le groupe pour le second semestre reflète deux dynamiques différentes.
"La prudence au Royaume-Uni est surtout liée au contexte macroéconomique, tandis qu'en France, il s'agit principalement des progrès que nous devons accomplir nous-mêmes", a-t-elle déclaré à la presse.
Elle fait cependant remarquer que le groupe n'a pas encore contasté de changement significatif dans le comportement des consommateurs britanniques au niveau des gros achats même si leur pouvoir d'achat pâtit d'une hausse de l'inflation et de revalorisations salariales médiocres.
"Même si la société a dépassé des attentes qui étaient de toute façon faibles, nous voyons toujours d'importants défis à plus long terme à mesure qu'elle progresse dans son plan quinquennal", ont déclaré les analystes de Barclays (LON:BARC), dont la recommandation sur le titre est "sous-pondérée/neutre".
Kingfisher a par ailleurs versé un dividende semestriel en hausse de 2,5% à 3,33 pence par action et a dit vouloir restituer aux actionnaires 600 millions de livres via un programme de rachats d'actions.
Les ventes totales du groupe ont progressé de 4,5% à six milliards de livres.
(James Davey, Wilfrid Exbrayat et Claude Chendjou pour le service français)