PARIS (Reuters) - Le chômage s'est retourné à la baisse en avril en France métropolitaine, repassant sous le seuil des 3,5 millions d'inscrits à Pôle emploi en catégorie A qu'il avait franchi à la hausse le mois précédent, selon les données publiées mercredi par le ministère du Travail.
Mais les effectifs cumulés des catégories A, B et C, qui représentent l'ensemble des inscrits tenus de rechercher un emploi, ont progressé et atteint un nouveau pic, à 5,535 millions.
Selon ces chiffres des inscrits à Pôle emploi, les premiers publiés depuis l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, le 7 mai, les effectifs de l'opérateur public de l'emploi en catégorie A ont augmenté de près de 550.000 personnes sur la durée du quinquennat de son prédécesseur, François Hollande.
Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A (sans aucune activité) a reculé de 1,0% le mois dernier pour s'établir à 3.471.800, soit 36.300 de moins qu'à fin mars.
Cette évolution n'efface qu'en partie la progression de mars, qui avait représenté la plus forte hausse mensuelle depuis septembre 2013, avec 43.700 inscrits supplémentaires.
NOUVEAU RECORD POUR LES CATÉGORIES A, B ET C
En ajoutant les catégories B et C (personnes exerçant une activité réduite), le nombre d'inscrits à Pôle Emploi a augmenté de 0,6% le mois dernier, soit 31.200 personnes de plus.
A 5.535.000, les effectifs cumulés des catégories A, B et C effacent donc leur précédent record, établi en février dernier.
En incluant les départements d'Outre-mer, la progression est à peine moins marquée pour ces trois catégories (+0,5%) et le total des inscrits s'élève à 5.836.100 personnes.
Malgré une évolution en dents de scie du nombre d'inscrits à Pôle emploi, l'année 2016 a été marquée par la matérialisation de l'inversion de la courbe du chômage, trois ans plus tard qu'espéré par François Hollande.
Sur un an, le nombre de demandeurs de catégorie A recule de 1,3% mais le total des inscrits dans les catégories A, B et C augmente de 2,3%.
Les effectifs de la catégorie D - notamment soutenus par plan de 500.000 formations supplémentaires pour les demandeurs d'emploi annoncé par l'ex-président de la République début 2016 et qui a depuis été prolongé jusqu'à mi-2017 - ont diminué de 2,6% le mois dernier et bondissent de 8,7% sur un an.
Au sein de la catégorie A, le repli d'avril a concerné toutes les catégories d'âge, qu'il s'agisse des jeunes (-1,2%), des 25-49 ans (-1,0%) ou des seniors (-1,1%).
Sur un an, le total des jeunes chômeurs décroît de 6,3%, celui des 25-49 ans recule de 1,9% mais celui des seniors progresse de 2,9%.
LA MINISTRE DU TRAVAIL NE COMMENTE PAS
Autre signe encourageant, le nombre de chômeurs inscrits depuis plus d'un an à Pôle emploi (en catégorie A, B ou C), considérés comme chômeurs de longue durée, recule de 1,9% sur un an, même s'il progresse de 0,3% sur un mois.
Leur proportion dans le nombre total de chômeurs diminue de 0,1 point sur un an et de 1,9 point sur un an, à 44,1%.
Muriel Pénicaud, qui a succédé mercredi dernier à Myriam El Khomri au ministère du Travail, a fait savoir dans un communiqué qu'elle ne comptait pas commenter ces données mensuelles, dont la grande volatilité "brouille plus qu’elle n'éclaire les tendances de fond sur le niveau de chômage".
"La ministre saisira dès les prochains jours les autorités et organismes compétents de façon à réfléchir, avec eux, aux moyens de mieux éclairer le débat public à l’avenir, dans un double objectif de pertinence et de transparences accrues", peut-on lire dans ce document.
A la différence de l'évolution irrégulière du nombre d'inscrits à Pôle emploi, le taux de chômage calculé par l'Insee selon les critères du Bureau international du travail (BIT), qui permet les comparaisons internationales, est orienté à la baisse depuis le printemps 2015.
Pour les trois premiers mois de 2017, il s'est établi à 9,3% de la population active en France métropolitaine et à 9,9% en incluant les départements d'Outre-mer, au plus bas depuis l'automne 2012.
Le programme présidentiel d'Emmanuel Macron prévoyait un retour du taux de chômage à 7% en 2022, sous l'effet notamment d'une amélioration de la compétitivité des entreprises par une baisse de la fiscalité et d'un assouplissement du droit du travail, dont il a commencé à discuter avec les syndicats mardi.
(Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)