Le groupe canadien Bombardier a tenté de justifier samedi la forte hausse des rémunérations de sa haute direction, qui a fait l'objet de vives critiques, en affirmant que sa politique de rémunération est "saine" et reflète son besoin "d'attirer et de retenir les meilleurs talents".
Face au tollé provoqué par l'annonce d'un bond de près de 50%, à 40 millions de dollars canadiens (30 millions d'euros) de l'enveloppe des rémunérations des six plus hauts dirigeants du groupe aéronautique, le Président de son conseil d'administration, Pierre Beaudoin, a annoncé vendredi soir qu'il renonçait à la hausse de sa rémunération.
Il n'avait pas été imité samedi en milieu de journée par d'autres membres de la direction.
Dans un texte, publié samedi sur le site de Bombardier, le président du Comité des ressources humaines et de la rémunération du groupe, Jean C. Monty, s'efforce de justifier les hausses et déclare vouloir "rétablir certains faits".
"La capacité de Bombardier à livrer concurrence et à gagner dans un marché mondial très compétitif dépend de sa capacité à attirer et à retenir une équipe de dirigeants de calibre international", écrit-il.
M. Monty fait aussi valoir que plus de la moitié de la hausse des rémunérations des cinq autres membres de la direction "est conditionnelle à l'amélioration des performances de l'entreprise au cours des trois prochaines années, au minimum", et que cette partie de leur rémunération "ne sera jamais versée aux hauts dirigeants" si "l'entreprise n'obtient pas de bons résultats, si le cours de ses actions n'augmente pas, si elle ne crée pas de valeur pour ses actionnaires".
"Je suis convaincu que nos pratiques de rémunération sont saines et qu'elles reflètent notre besoin d'attirer et de retenir les meilleurs talents d'ici et du monde entier", conclut-il.
Les fortes augmentations des primes avaient soulevé de vives critiques, notamment en raison des difficultés financières du groupe qui ont nécessité l'apport de 1,7 milliard de dollars canadiens de fonds publics.
Bombardier avait en outre justifié la suppression de près de 15.000 emplois depuis 2013 par ses difficultés financières.
Le ministre québécois des finances Carlos Leitao avait "invité" vendredi le conseil d'administration du groupe à "revoir sa politique de rémunération".