TUNIS (Reuters) - Des automobilistes tunisiens ont patienté plusieurs heures devant les stations-service mardi, alors que le ministre de l'Énergie avait annoncé la fin de la pénurie pour lundi.
De nombreuses stations-service ont commencé à manquer de carburant durant le week-end en raison de la baisse des importations et de l'approvisionnement national, entraînant des files de voitures sur des kilomètres à certains endroits.
Les voitures n'étaient autorisées à faire le plein dans beaucoup de stations qu'à hauteur de 30 dinars (9,27 euros), soit environ 13 litres.
La Tunisie est confrontée à une crise de ses finances publiques et l'influent syndicat, qui possède des sections dans les secteurs du gouvernement et de l'approvisionnement national, affirme que l'État a du mal à payer les importations de biens qu'il vend à des taux subventionnés.
Le président Kaïs Saïed, qui gouverne par décret et a étendu ses pouvoirs avec une nouvelle constitution, a accusé les spéculateurs et les accumulateurs d'être responsables des pénuries de marchandises qui ont récemment frappé la Tunisie. En dehors de la pénurie de carburant, le pays a connu une rupture de stock de produits alimentaires tels que la farine, le sucre, le beurre, le lait et l'huile de cuisson.
"Je ne suis pas allé travailler aujourd'hui. Nous sommes devenus comme des réfugiés dans notre propre pays", a dit Mohamed Neji, un automobiliste qui attendait depuis une heure et demie devant une station-service à Tunis.
La Tunisie espère bientôt débloquer des milliards de dollards d'aide grâce à un accord avec le Fonds monétaire international (FMI), bien que sa capacité à passer les reformes souhaitées fasse l'objet de doutes, notamment une baisse subventions, à laquelle s'oppose le syndicat.
(Reportage Tarek Amara, rédigé par Angus McDowall, version française Lina Golovnya, édité par Kate Entringer)