Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a expliqué mardi que Berlin craignait que l'adoption d'un mécanisme de soutien à la Grèce affaiblisse les efforts pour redresser les finances du pays.
"En tant qu'Européens, il est très clair (...) que nous soutenons la solidarité européenne", a déclaré le chef de la diplomatie sur la radio publique Deutschlandfunk. Mais, a-t-il dit, "nous sommes très réticents" face à l'élaboration rapide d'un mécanisme de soutien "éventuel" à Athènes.
"Je crains que l'on affaiblisse plutôt les efforts de réformes du Premier ministre Georges Papandréou en Grèce si l'on présente de l'argent dans la vitrine, de sorte que la nécessité des réformes ne soit plus considérée comme aussi évidente", a-t-il expliqué.
M. Westerwelle a répété la position de Berlin: une aide financière à la République hellénique n'est pas nécessaire dans l'immédiat.
"Tous parlent d'un effet domino, au cas où nous n'adopterions pas tout de suite un programme d'aide. Mais considérez plutôt l'effet domino si nous en adoptons un", a poursuivi le ministre, faisant apparemment allusion aux autres pays en difficulté budgétaire qui pourraient demander l'aide de l'UE.
"Nous n'aidons personne en Europe si un pays fort comme l'Allemagne était affaibli" par l'adoption de programmes d'aide en faveur de pays en crise de paiement.
Athènes demande que les 27 chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE approuvent lors de leur sommet jeudi et vendredi à Bruxelles la mise en place d'un plan d'aide financière, qu'elle pourrait utiliser si nécessaire.
Les pays européens ont des points de vue divergents sur l'urgence d'adopter un plan d'aide à la Grèce.